Militant des droits de l’enfant et des enfants nés sous X plus précisément et ce depuis de nombreuses années, l’auteur algérien Mohamed Cherif Zerguine a animé une conférence, mercredi soir, au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger pour présenter son ouvrage « Cendres de larmes » paru aux éditions Celi.
Militant des droits de l’enfant et des enfants nés sous X plus précisément et ce depuis de nombreuses années, l’auteur algérien Mohamed Cherif Zerguine a animé une conférence, mercredi soir, au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger pour présenter son ouvrage « Cendres de larmes » paru aux éditions Celi.
L’auteur explique à travers dans son livre la démarche de prendre la plume dans le but de raviver le combat pour lever l’enfance vers le haut. A l’aune du fléau des enfants abandonnés qui prend des proportions alarmantes, Chérif Zerguine tente d’éradiquer les discriminations à l’encontre de l’enfant qui existent depuis la nuit des temps et qui perdurent malheureusement.
L’interlocuteur a expliqué le combat de longue haleine qu’il mène depuis des années, du moment où lui-même a été abandonné par ses parents et ayant vécu toute sa vie chez des parents adoptifs.
Les années défilent, et la soif de connaitre ses origines et sa descendance s’accroit. Mohamed Cherif Zerguine précise que dans toutes les recommandations énumérées dans son ouvrage, c’est l’amendement de l’article 125 du code de la famille algérien qui est le cheval de bataille, et qui rend la kafala de l’enfant définitive.
« La kafala est provisoire en Algérie, dès que le kafil décède, se sont les héritiers du kafil qui décident du sort de l’enfant, il devient comme un objet hérité et j’ai horreur de ce qualificatif », a-t-il fait savoir. Chérif Zerguine, approché déjà par le comité des droits de l’enfant de l’Union Européenne à Genève et par l’UNICEF a manifesté sa volonté d’aller ailleurs continuer son combat qui met l’enfant et son bien être comme objectif supreme, il a toutefois souhaité que l’Algérie serait le fer de lance de cette kafala définitive, et que les pays du monde arabo-musulman prennent conscience de cette névralgique question à partir de l’Algérie.
Militant actif, le conférencier a souligné le lancement en 2012 d’un manifeste qui brosse la législation arabo-musulmane, non pas algérienne. Un manifeste qui est le fruit d’une recherche effectuée avec l’université des sciences islamique de Constantine et deux universités en Jordanie et en Malaisie. « J’ai eu des idées que j’ai accouchées sur papier avec notamment dix-sept recommandations pour une refonte globale de l‘intérêt suprême de l’enfant privé de famille.
Mon but était de le mettre enfin sur le même pied d’égalité que les autres enfants. J’ai distribué ce manifeste à tous les députés de l’Assemblée Populaire Nationale et du Conseil de la Nation, j’ai même envoyé une copie à M le Président de la République et à de hauts fonctionnaires, malheureusement il n’y a pas eu les retombées escomptées », a-t-il déploré.
Sur l’aspect religieux, l’orateur a indiqué qu’il a arraché quelques victoires notamment après son audience avec le président du Haut Conseil Islamique (HCI) Cheikh Bouamrane où la démarche a été validée pour l’intérêt suprême de l’enfant.
Le conférencier a narré en outre le calvaire vécu au quotidien à cause de certains intolérants qui jugent les enfants nés sous X comme étant responsables de la l’immaturité de leurs parents, il a néanmoins mis en exergue le grand soutien de certaines associations, des étudiants et de la société civile pour la noble cause qu’il défend.
Fervent défendeur de la maxime « l’enfant n’a pas de nationalité et pas de couleurs », Chérif Zerguine milite pour la protection de tous les enfants conformément aux conventions des droits de l’enfant. Deux ans était la durée de l’écriture de « Cendres de larmes », un essai sociologique avec le récit autobiographique partiel de son combat, mais toute une vie pour rendre à l’enfant sans famille, sa dignité, ses droits et le privilège de profiter pleinement des joies que la vie nous offre.
Kader Bentounès