La conférence de paix sur la Syrie, dite Genève 2, initiée par la Russie et les Etats-Unis, placée sous la coupe de l’ONU, s’ouvrira, aujourd’hui, à Montreux en Suisse. Plus de 30 pays, dont l’Algérie, y seront présents.
La conférence de Genève 2, qui s’ouvre aujourd’hui, tentera de trouver une issue politique à la crise qui déchire la Syrie depuis 2011. Mais au-delà des espoirs portés par les uns et les autres, c’est bel et bien la réussite de cette opportunité politique qui pose problème. D’abord avec qui la délégation du gouvernement syrien, patronnée par le chef de la diplomatie, Walid al-Mouallam, ira-t-elle négocier sachant les profondes dissensions au sein de la Coalition de l’opposition, dont la crédibilité est contestée non seulement par les autorités syrienne mais aussi par la communauté internationale ? Sans parler de l’opposition intérieure qui a, tout simplement, décidé de boycotter cette rencontre « ficelée », soutiennent ses responsables, par les pays occidentaux. Soumise à d’intenses pressions américaines pour prendre part aux pourparlers, la Coalition se présentera plus que jamais divisée devant les représentants de Damas. Le Conseil national syrien (CNS) a annoncé, lundi, son retrait de la Coalition, dont il revendique le plus gros des troupes. Ses responsables protestent contre la décision de celle-ci de participer à la conférence, et l’accusent de « renier » ses « engagements » à l’égard de la « révolte syrienne ». Le CNS a toujours refusé de négocier tant qu’il n’y a pas de garanties d’un départ du président syrien. L’autre souci majeur : le poids de la Coalition sur le terrain militaire. Hormis son bras armé, l’Armée syrienne libre, affaibli et de surcroît fortement combattu par les groupes djihadistes affiliés à al-Qaïda, l’Etat islamique en Irak et au Levant et le Front du Nosra notamment, la Coalition n’a pas d’atouts en main pour faire pression sur Damas dont l’armée revendique plusieurs succès militaires. Le président al-Assad avait réuni, lundi, sa délégation en insistant sur les grandes lignes que ses représentants iront défendre en Suisse, à savoir la défense de la souveraineté nationale, le refus de toute intervention étrangère et la lutte contre le terrorisme. Néanmoins, la position du gouvernement syrien a été affectée par l’absence d’allié de taille dans les négociations : l’Iran dont l’invitation à la conférence a été retirée par l’ONU, après de fortes pressions américaines, prétextant son refus d’accepter la mise en place d’un gouvernement provisoire, tel que stipulé dans l’accord Genève 1. Téhéran a regretté l’action du SG de l’ONU, Ban ki-moon. « Il est regrettable que M. Ban Ki-moon n’ait pas le courage de donner les vraies raisons du retrait de son invitation. J’avais été clair lors de nos nombreuses conversations téléphoniques (avec le chef de l’ONU) que l’Iran n’acceptait pas de condition préalable pour participer », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Jawad Zarif.
Amine Goutali