Conférence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement : De la parole à l’acte

Conférence d’Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement : De la parole à l’acte

La présence à la Conférence sur le partenariat, la sécurité et le développement entre les pays du champ du Sahel et les partenaires extrarégionaux d’experts et de spécialistes qualifiés ; venus des quatre coins de la planète ne peut être qu’un motif de satisfaction pour l’Algérie.

Cette présence, tient-on aussi à souligner du côté du département de M. Messahel, est la confirmation de l’existence d’une volonté, qui a longtemps fait défaut, de renforcer la coopération avec les pays du champ. C’est-à-dire l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie. Des pays qui se trouvent, de part leur position géographique, au cœur de la problématique de la sécurité au Sahel. C’est pourquoi aussi cette conférence traitera trois grands thèmes liés directement à cette question.

Il s’agira pour les participants de se pencher sur la lutte antiterroriste, la lutte contre le crime organisé et les voies et moyens à même d’accompagner les pays du Sahel dans leurs stratégies de développement. Autant de thèmes qui représentent autant de défis pour la communauté internationale et les pays de cette région du monde. D’où le souci de tout un chacun d’arriver au bout de ces deux jours de conférence à dégager une vision commune sur le partenariat recherché. La nouvelle situation qui prévaut en Libye est aussi une donne dont il faudra nécessairement prendre en compte dans le proche futur.

L’évaporation dans la nature des stocks d’armes, suite au pillage des casernes a forcément de quoi inquiéter les responsable en charge de la sécurité et ceux qui luttent contre le terrorisme transnational.

Des voix se sont élevées pour tenter d’atténuer les craintes exprimées, notamment par Alger et Washington quant à la menace que fait planer la libre circulation de cet arsenal militaire et ses conséquences sur la sécurité des pays voisins, en affirmant « ne pas craindre qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) profite de la crise libyenne pour se renforcer », ajoutant dans le sillage de ces propos que « des mesures seraient prises pour éviter toute dissémination d’armes au Sahel ». Mais ces déclarations ne sont pas pour rassurer complètement les pays qui sont touchés par les activités terroristes et criminelles de l’Aqmi.

Lors des travaux, dont une partie, se tiendra à huis clos, il est certain que les représentants des quatre pays du champ veilleront à sensibiliser les partenaires en vue d’arracher leur engagement de les voir s’impliquer davantage sur le double plan de la lutte antiterroriste et celui du développement de la région du Sahel, en particulier dans le financement de certains projets.

Ainsi faut-il le rappeler, hormis l’Algérie dont l’aisance financière lui permet de contribuer au financement de projets de développement communs, en mettant la main à la poche, rares sont les autres pays qui sont en mesure de déclarer avoir contribué financièrement à la réalisation de différents projets de développement, à l’exemple de la route transsaharienne.

Or, est-il admis sans un développement économique de la région du Sahel, l’Aqmi qui s’autofinance grâce à l’argent des rançons et celui du trafic de drogue ne trouvera aucune difficulté à puiser dans le vivier local pour renflouer ses troupes. La misère et le sous développement sont les terreaux qui font le lit du terrorisme. C’est dire que les promesses des partenaires extrarégionaux d’accompagner les pays du champ dans leur lutte contre le terrorisme mais également contre le crime organisé et le sous développement seront mises à l’épreuve, dès demain.

Nadia K.