Conférence d’Alger sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et le développement : La nécessité d’une coopération internationale

Conférence d’Alger sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et le développement : La nécessité d’une coopération internationale

Le temps où l’Algérie était seule sur la scène internationale à mettre en garde contre l’aspect transnational du terrorisme est révolu. Certes, il aura fallu que les principales capitales occidentales paient le prix fort, avant qu’elles ne réalisent que la mise en garde des autorités algériennes n’était pas une vue de l’esprit d’un pays en mal d’aides en vue de lutter efficacement contre un fléau qui a endeuillé des milliers d’Algériens et causé la destruction d’innombrables infrastructures socioéconomiques.

Lorsque les groupes terroristes ont transféré sur leur sol leur mode opératoire, provoquant ainsi la mort d’innocentes victimes civiles, la com- munauté internationale a réalisé toute la justesse de la mise en garde de l’Algérie. Depuis, force est de reconnaître que ces pays, dont certains avaient même imposé un embargo à l’Algérie, ont revu leur copie. Désormais l’avis de l’Algérie était pris en compte et son expérience en matière de lutte contre le terrorisme a servi d’indicateur pour la mise en œuvre d’une future coopération globale. Le drame des Algériens est devenu le socle sur lequel a été édifiée la nouvelle stratégie internationale de lutte contre le terrorisme et la criminalité internationale. Car, que l’on ne se voile surtout pas la face, si aujourd’hui l’Algérie est devenue de l’aveu même de toutes ces puissances militaires un partenaire clé dans la lutte contre le terrorisme et si on lui reconnaît facilement le rôle de pivot, ce n’est pas par excès de flatteries. Cette reconnaissance a été arrachée au prix de longues et douloureuses années de lutte contre les groupes armés activant sur son territoire. Une lutte qui, certes, n’a pas encore abouti à leur éradication totale, mais qui aura néanmoins permis de réduire considérablement leurs capacités de nuisance. Le Sahel demeure cette plaie par laquelle les terroristes continuent de s’engouffrer et où ils peuvent continuer à s’armer, en raison de l’existence de nombreux trafics, dont celui de la drogue et surtout des armes. Le conflit libyen aura permis aussi la mise sur ce marché de nouvelles armes plus meurtrières encore, parce qu’elles étaient destinées à la protection d’un Etat. Leur acquisition par Aqmi ne sera pas de ce fait sans conséquences sur la sécurité de l’ensemble de la région et des intérêts de certaines puissances. La mise en garde lancée par la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton aux dirigeants du CNT est à ce sujet révélatrice de l’existence d’une réelle inquiétude quant au fait que des stocks d’armes de l’armée libyenne, qui se sont retrouvés dans la nature, ne deviennent une menace palpable pour les voisins de la Libye et pour le monde. Car, faut-il en être convaincu, un pays, quelle que soit sa puissance militaire, ne peut lutter seul contre le terrorisme. Washington, Londres, Paris et le reste de la communauté internationale ont fini par l’admettre. Tout comme ils ont compris que le terrorisme est transnational et qu’il ne s’accommodera pas des frontières. La présence jeudi de tous ces pays à la conférence internationale d’Alger sur la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et le développement prouve si besoin est que la communauté internationale est persuadée que la victoire contre ce fléau n’interviendra que si tous ces Etats coordonnent leurs efforts et mettent en œuvre une approche unifiée et globale. « Il est extrêmement important de travailler ensemble pour lutter contre cette menace commune », a déclaré à l’APS le général Robin Searby, conseiller du Premier ministre britannique pour la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord et dans le Sahel. Ce responsable dont le pays participera à la rencontre d’Alger s’est du reste félicité de l’initiative de l’Algérie d’organiser cette conférence de haut niveau. La présence du Royaume-Uni traduit selon lui le soutien « total et public » à l’Algérie ainsi que sa disponibilité à collaborer avec ce pays. « La menace d’Aqmi sera anéantie par le travail en commun et la collaboration régionale », soutient Londres. Les Britanniques ne sont pas les seuls à le penser. Pour preuve, l’entière solidarité dont a fait montre la communauté internationale à l’égard de l’Algérie à la suite de l’attentat perpétré contre l’Académie militaire de Cherchell.



Nadia Kerraz