Quand le mercure explose, la route devient un terrain de vigilance. Conduire en été en Algérie n’est pas une simple routine : c’est un défi face à un climat extrême. Dans de nombreuses régions, le thermomètre dépasse régulièrement les 40 °C entre juin et septembre. Or, la chaleur extrême n’est pas seulement une source d’inconfort : elle représente un véritable danger pour la conduite. Quels risques en cas de forte chaleur ?
- Baisse de vigilance et de concentration : la déshydratation ou une atmosphère étouffante dans l’habitacle affecte directement les réflexes.
- Fatigue plus rapide : le corps se dépense davantage pour réguler sa température.
- Pannes mécaniques plus fréquentes : un moteur surchauffé ou des pneus mal gonflés peuvent transformer un trajet banal en cauchemar sur le bitume brûlant.
- Malaises au volant : dans les cas extrêmes, la canicule peut provoquer des malaises pouvant entraîner une perte de contrôle du véhicule.
10 gestes simples pour rouler en toute sécurité
Conduire en été en Algérie nécessite des réflexes spécifiques pour éviter les incidents liés à la chaleur. Voici les bons gestes à adopter avant et pendant vos trajets :
- Vérifiez les niveaux : huile, liquide de refroidissement, lave-glace : avant tout départ, contrôlez que votre moteur est bien lubrifié et refroidi. Un niveau trop bas augmente le risque de panne.
- Contrôlez la pression des pneus… à froid ! La chaleur fait gonfler l’air : des pneus mal gonflés sur route chaude peuvent éclater. Vérifiez la pression tôt le matin, et respectez les préconisations du constructeur.
- Assurez-vous du bon fonctionnement de la climatisation : un système de climatisation en bon état est un allié précieux pour conduire en été en Algérie, surtout lorsque la température dépasse les 45 °C.
- Évitez de rouler entre 11h et 17h : Ces plages horaires sont les plus critiques. Envisagez de partir tôt le matin ou en fin de journée.
- Hydratez-vous régulièrement : Gardez toujours de l’eau à portée de main. Buvez même si vous n’avez pas soif. Évitez les boissons sucrées ou caféinées qui accentuent la déshydratation.
- Faites une pause toutes les deux heures : les pauses sont indispensables pour conduire par fortes chaleurs en Algérie. Même les conducteurs aguerris doivent s’arrêter régulièrement.
- Protégez-vous du soleil : lunettes, crème solaire, vêtements clairs : les UV et la chaleur directe peuvent entraîner des coups de soleil, même au volant. Protégez votre peau et vos yeux.
- Conservez un kit d’urgence dans le véhicule : trousse de secours, bouteille d’eau, brumisateur, couverture légère, lampe torche, chargeur externe : ce kit peut faire la différence en cas de panne.
- Ne laissez jamais un enfant ou un animal dans la voiture : même à l’ombre, même pour “quelques minutes”. L’habitacle se transforme en four en un temps record.
- Restez informé de la météo et de l’état des routes : avant chaque départ, consultez les alertes météorologiques et les infos trafic (via les radios locales, la Gendarmerie ou les applications GPS).
Anticiper pour mieux rouler : un enjeu de santé et de prévention
La canicule n’est plus un phénomène ponctuel. En Algérie, ces dernières années, les vagues de chaleur se sont intensifiées, allongées et étendues géographiquement. Là où les températures extrêmes étaient autrefois cantonnées au sud du pays, elles touchent désormais de manière régulière les grandes villes du nord. Alger, Oran, Constantine ou encore Sétif connaissent désormais des épisodes de chaleur dépassant les 40 °C, parfois dès le mois de juin.
Ces deux dernières années, plusieurs wilayas ont enregistré des pics à plus de 47 °C, et des records de durée ont été battus avec des périodes prolongées de plus de dix jours consécutifs de chaleur intense. Cette évolution climatique place les conducteurs face à des conditions de circulation de plus en plus éprouvantes, où les risques se multiplient. Le bitume devient glissant, les moteurs surchauffent, les pneumatiques perdent en adhérence, et la concentration au volant s’effrite.
La chaleur agit comme un catalyseur de danger. Elle favorise la somnolence, les malaises et les erreurs d’appréciation. Plus le mercure grimpe, plus la route devient instable. La fréquence des canicules a doublé en vingt ans, et les projections pour les prochaines décennies annoncent des étés encore plus longs et plus chauds. Cette réalité impose une profonde remise en question de nos habitudes de conduite, de l’état de nos infrastructures, et de notre capacité à anticiper les risques.
Une alerte des experts : conduire devient un acte de plus en plus vulnérable
Depuis plusieurs jours, une chaleur accablante s’est abattue sur l’Algérie, en particulier dans le sud du pays. Le thermomètre a dépassé les 45 °C à Bordj Badji Mokhtar et dans le désert de Tanezrouft, atteignant des niveaux parmi les plus élevés enregistrés à l’échelle mondiale pour cette période. Ces extrêmes ne sont pas des anomalies passagères, mais les signes visibles d’un climat qui se transforme en profondeur. Les prévisions météo de demain, sont d’ailleurs trés révélatrices.
Le climatologue Hakim Abane, de l’Office national de la météorologie, alerte sur cette tendance lourde. Selon lui, le réchauffement climatique avance à un rythme inquiétant, avec des effets de plus en plus marqués sur le territoire algérien. Il évoque l’intensification des vagues de chaleur, leur répétition, mais aussi leur précocité. En 2018, Ouargla atteignait déjà 51,3 °C, un record absolu pour l’Algérie. Depuis, les records se succèdent, confirmant une dynamique qui affecte tous les secteurs.
Ce phénomène ne se limite pas aux seuls désagréments de la vie quotidienne. Il exerce une pression considérable sur les infrastructures énergétiques, les écosystèmes, l’approvisionnement en eau, mais aussi sur les conditions de circulation. Le réseau routier souffre de plus en plus : dilatation du bitume, déformation des chaussées, usure accélérée des matériaux. Dans les zones urbaines, l’urbanisation rapide, souvent peu adaptée aux normes thermiques, aggrave encore l’exposition à la chaleur.
Hakim Abane appelle à une réponse collective et coordonnée. Il plaide pour la mise en place de systèmes d’alerte précoce, une planification urbaine plus résiliente, une transition énergétique accélérée et une adaptation concrète des comportements. Cela inclut la modification des horaires de circulation, une meilleure préparation technique des véhicules, et une sensibilisation renforcée des conducteurs. Car la route, désormais, n’échappe plus aux conséquences du dérèglement climatique.
Conduire en été en Algérie, ce n’est plus seulement se protéger du soleil. C’est apprendre à composer avec un climat devenu instable, où chaque trajet exige anticipation, rigueur et prudence. La chaleur est désormais un acteur majeur de la sécurité routière. L’ignorer serait une erreur. Ne pas s’y adapter, un danger.