Les conditions prévues par la nomenclature de la Formation et de l’enseignement professionnels, constituent un obstacle pour les stagiaires de certaines spécial ités, ont déclaré des responsables du secteur. Parmi ces obstacles, le niveau d’instruction exigé qui ne permet pas à «un grand nombre» de postulants de choisir les spécial ités désirées notamment les métiers prometteurs.
Des métiers à l’instar de la plomberie, la mécanique et l’électricité bâtiment dont l’accès requiert le niveau de la 4ème année moyenne, connaissent un engouement lors des dernières inscriptions, a indiqué à l’APS, M. Rachid Karouche, directeur du centre de formation professionnelle de Garidi (Kouba-Alger).
Il a ajouté que le candidat ne peut pas être admis dans une spécialité tant qu’il n’a pas le niveau d’instruction requis. Plusieurs candidats ont été réorientés vers d’autres spécialités, a-t-il dit.
Mohamed, 17 ans, vendeur à la sauvette de détergents à la gare de Ben Omar (Kouba), a regretté ne pas pouvoir s’inscrire en plomberie lors des dernières inscriptions. Avec le niveau de la 2ème année moyenne, il voulait devenir plombier et créer son propre atelier mobile à travers les dispositifs d’emploi mis en place par l’Etat.

Mohamed qui s’est dit satisfait de l’accueil et des propositions qui lui ont été formulées, tenait à faire de la plomberie ou la mécanique eu égard à l’avenir prometteur de ces deux métiers sur le marché du travail.
Le Conseil des ministres du 22 février dernier avait décidé l’octroi d’un crédit supplémentaire sans intérêt de 500.000 DA au profit des diplômés de la formation professionnelle notamment pour les métiers comme la plomberie, la mécanique ou l’électricité bâtiment. Ce crédit est destiné à la location du local pour l’exercice de l’activité, ou pour l’acquisition d’un véhicule aménagé en atelier lorsqu’il s’agit d’une activité professionnelle par les diplômés de la formation professionnelle.
DES PLACES VIDES
Au centre de formation professionnelle la Côte Blanche (Kouba), les places consacrées à l’informatique sont restées quasi vides bien que cette spécialité figure parmi les plus prometteuses sur le marché du travail, a indiqué le directeur du centre, M. Haroun Zahir. La nomenclature des spécialités exige un niveau de deuxième année secondaire (filière scientifique) pour pouvoir s’inscrire en informatique tandis que la plupart des demandeurs d’inscription ont un niveau de deuxième année secondaire (filière lettres).
Partant de ce constat, le même responsable a souligné la nécessité de revoir certaines conditions prévues par la nomenclature des spécialités afin de donner plus de chances aux candidats à la formation ne remplissant pas la condition du niveau d’instruction et leur permettre ainsi de s’inscrire dans des spécialités telles la plomberie et l’informatique.
Il a également insisté sur l’impératif de permettre aux candidats issus de filières littéraires de s’inscrire en informatique, une spécialité destinée actuellement uniquement aux filières scientifiques. Dans un souci de résoudre le problème du niveau d’instruction exigé dans certaines spécialités, M. Zahir a proposé la mise en place de spécialités supplémentaires telles «aide-plombier » ou «aide-mécanicien auto».
Pour sa part, le centre de formation professionnelle cité el Badr (Kouba) a connu une affluence considérable notamment dans la spécialité d’exploitant en informatique dont l’accès requiert un niveau de deuxième année secondaire, selon le directeur du centre, M. Menasria Youcef. Le prêt-àporter constitue l’une des spécialités à enregistrer un faible engouement dans ce centre, a dit M. Menasria.
Les dernières inscriptions dans la formation professionnelle ont enregistré un recul remarquable par rapport aux années précédentes, ont noté ces responsables. M. Menasria a imputé cette situation aux mesures prises par le ministère de l’Education nationale en accordant une nouvelle chance aux élèves recalés en leur permettant de refaire l’année outre les succès considérables réalisés dans les examens de l’enseignement moyen et secondaire.
Par ailleurs, en dépit des efforts consentis par les ministères de l’Education nationale et de la formation professionnelle en matière d’échange et de concertation sur l’orientation des élèves et stagiaires, la coordination entre ces deux secteurs «exige davantage de renforcement», a estimé M. Menasria.
Dans cette optique, les responsables de certains établissements de formation ont appelé leurs homologues dans les établissements scolaires à renforcer la coordination en leur transmettant la fin de l’année les listes des élèves recalés, et ce, afin de les contacter et de les accompagner vers la formation professionnelle.
N.A