Condamné en France et en Algérie, l’histoire « insolite » de Amine

Condamné en France et en Algérie, l’histoire « insolite » de Amine

C’est l’incroyable histoire d’une condamnation algéro-française. Amine Meslem, un jeune qui a été condamné en Algérie pour des violences conjugales qu’il a commises en France. Il a de nouveau été arrêté mais il ne s’agit pas d’une récidive, il est encore une fois condamné pour les mêmes faits, cette fois-ci, Amine doit purger une peine de 17 ans.

A Toulouse, selon les informations de France bleu, Amine avait violenté sa femme allant même jusqu’à la frapper par des coups de couteau.  Après la plainte de son épouse, il a pris ses jambes à son cou direction l’Algérie, sans savoir que quelques mois plus tard il allait être incarcéré sous un mandat d’arrêt international. Le dossier dans son intégralité a été transmis, permettant à la justice algérienne d’avoir tous les éléments nécessaires. Suite à quoi, Amine a été condamné à 18 mois en 2016.

Malgré la condamnation exécutée en Algérie, il est de nouveau jugée par la cour d’Assises de Toulouse et la cour d’appel du Tarn, qui ont décidé de 17 ans de réclusion criminelle pour tentative d’assassinat.

« Comment une telle injustice est-elle possible ? »

La justice française et algérienne ont eu deux approches différentes vis à vis du même dossier, 18 mois et 17 ans, une grande différence qui a pris de court Amine et sa famille, qui, continue à se battre contre « une injustice inouïe » alors que leur fils est en prison de puis 7 ans.

Au nom du droit international, la famille de Amine se bat tant bien que mal pour le libérer, leur argument ? Il ne peut être condamné deux fois pour les mêmes faits.

« On est en colère parce qu’il a été jugé et condamné en Algérie, il a purgé sa peine. En rentrant, il a été de nouveau mis en examen, mais cette fois-ci, c’est un acharnement. Il a été condamné à 17 ans de prison. Vous vous rendez compte ? » a confié la famille du condamné.

Une histoire d’accords en désaccord

La famille, accompagné d’un avocat, défende leur fils et évoque « une injustice inouïe », expliquant « la justice est souveraine. C’est une convention votée par la France et l’Algérie. La justice française ne devait pas le rejuger, elle avait transmis tous les documents à la justice algérienne et elle était d’accord pour qu’il soit jugé en Algérie ! ».

Leur avocat explique que la France trouve la peine prononcée en Algérie insuffisante « le dossier est un dossier de violence. La justice française a estimé qu’il y avait une volonté de tuer, il a donc été poursuivi pour tentative de meurtre. Et la justice algérienne, de façon plus restrictive, a estimé qu’à aucun moment, il n’y avait des éléments qui permettaient de caractériser une tentative de meurtre » précise Me Luc Abratkiewicz.

Un sentiment d’incompréhension et de frustration chagrine la famille et laisse leur avocat perplexe, puisque dans une affaire similaire il a réussi à libérer son client.