La star algérienne du raï, cheb Mami et la société EMI ont été jugées coupables dans une affaire de plagiat par le tribunal de grande instance de Paris. Ce grand chanteur de raï dont la carrière artistique a connu plusieurs perturbations vient d’être condamné à payer 200 000 euros à l’auteur algérien Rabah Zerradine, alias Cheb Rabah. Cheb Mami a été accusé d’avoir traduit des textes de cet auteur de l’arabe vers le français. Il s’agit des titres «Le raï, c’est chic», «Madanite», «Ma vie deux fois» et «Gualbi, Gualbi».
Les déboires judiciaires s’accumulent pour cheb Mami qui vient d’être condamné dans une affaire de plagiat. C’est le tribunal de grande instance de Paris qui a condamné cette vedette du raï après une plainte déposée par l’auteur algérien Rabah Zerradine, alias cheb Rabah. Les faits de cette affaire remontent aux années quatre-vingt-dix quand cheb Mami a traduit des textes de cet auteur de l’arabe vers le français.
Il s’agit des titres «Le raï, c’est chic», «Madanite», «Ma vie deux fois» et «Gualbi, Gualbi». En effet, le tribunal de grande instance de Paris juge qu’il y a de «grandes similarités» avec les œuvres du plaignant, après avoir étudié les conclusions d’un expert qui a traduit les textes de l’arabe au français, entraînant de fait un véritable préjudice moral et financier.
Ce même tribunal a estimé que l’auteur Rabah Zerradine devait être considéré comme étant «le seul auteur» des quatre chansons en cause. «Il ne saurait être contesté que M. Zerradine a perdu une chance de gagner une notoriété importante du fait du succès des chansons qu’il avait en réalité écrites», indique le tribunal qui a condamné cheb Mami et la société EMI à lui payer solidairement 100 000 euros au titre du préjudice moral. En définitive, cheb Mami et la société EMI sont également condamnés à lui verser 100 000 euros en réparation des atteintes à son droit moral d’auteur. Il est à rappeler que cheb Mami est devenu une star incontournable du raï à la fin des années 90.
Il a fait plusieurs albums qui ont connu un grand succès et a animé des spectacles dans les plus grandes salles monde. Ses fans sont aujourd’hui aux quatre coins du pays. Cependant, sa carrière artistique a connu une chute subite en 2005. Après avoir été condamné à cinq ans de prison pour «complicité d’enlèvement et de séquestration» de sa compagne de l’époque, une photographe de presse, pour la faire avorter clandestinement en Algérie, la star Mami s’est éclipsé.
Au bout de deux ans, il bénéficie de la liberté conditionnelle et œuvre pour reprendre sa carrière artistique. L’artiste a reconnu sa bêtise et a affirmé qu’il s’occupera uniquement de sa carrière artistique. Ses fans lui ont pardonné et ont même voulu l’aider à dépasser cette étape noire de sa vie. Par ailleurs, la majorité des concerts de cheb Mami étaient animés en Europe et dans les pays maghrébins. D’ailleurs, ses fans ont dépassé les 120 000 personnes en 2013 lors d’un spectacle animé dans le cadre du festival Mawazin au Maroc. Par contre, le Canada, pour ne citer que ce pays, refuse que Mami anime des spectacles sur son territoire.
