Un récent rapport du Centre for Migration Control anglais (CMC), a suscité un vif débat au Royaume-Uni et au-delà. Basée sur des données judiciaires issues du Police National Computer pour la période 2021-2023, cette étude met en lumière les disparités dans les taux de condamnation pour vol entre ressortissants britanniques et certaines nationalités immigrées.
Selon l’analyse, le taux de condamnation pour vol chez les citoyens britanniques est de 18 par 10 000 personnes. En comparaison, plusieurs nationalités immigrées affichent des niveaux largement supérieurs. L’étude, qui se concentre sur les données de criminalité en Angleterre et au Pays de Galles, soulève des questions importantes sur la représentation des étrangers dans le système judiciaire britannique.
Taux de condamnation pour vol : comparaison entre Britanniques et immigrés
Le classement établi par le CMC se présente comme suit :
- Algériens : 320/10 000
- Marocains : 226/10 000
- Roumains : 132/10 000
- Congolais : 130/10 000
- Tchadiens : 120/10 000
Ces chiffres, relayés également dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, placent les communautés nord-africaines et d’Europe de l’Est parmi les plus représentées dans les affaires de vol. Ces statistiques, bien que sujettes à caution, alimentent le débat sur l’immigration et la criminalité.
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Criminalité des étrangers au Royaume-Uni : une analyse controversée
Le rapport ne se limite pas aux vols : au total, l’Angleterre et le Pays de Galles ont enregistré plus de 104 000 condamnations de ressortissants étrangers entre 2021 et 2023, toutes catégories de crimes confondues (violences, infractions liées aux drogues, délits sexuels). Selon le CMC, les étrangers seraient condamnés pour vol à un taux 25 % plus élevé que la population britannique. L’organisation affirme que ces chiffres démontrent un problème significatif lié à la criminalité des étrangers au Royaume-Uni.
Toutefois, plusieurs experts appellent à la prudence dans l’interprétation de ces résultats. Premièrement, il ne s’agit pas de statistiques officielles du gouvernement britannique, mais d’une analyse réalisée par le CMC, une organisation critiquée pour sa vision restrictive en matière migratoire. L’absence de données officielles et la réputation du CMC remettent en question la validité de ces conclusions.
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Deuxièmement, les taux calculés « par 10 000 personnes » peuvent être trompeurs. Ils ne tiennent pas compte de la taille réelle des communautés immigrées, souvent réduite, ce qui amplifie mécaniquement les ratios. De plus, des variables comme l’âge, le genre, la situation socio-économique ou encore le statut légal ne sont pas intégrées à l’analyse. L’étude ne prend pas en compte des facteurs importants qui pourraient influencer les taux de condamnation.
Des chiffres à prendre avec précaution
Si les chiffres avancés placent les Algériens au premier rang des taux de condamnation pour vol au Royaume-Uni, ils doivent être interprétés avec discernement. Plus qu’une photographie fidèle de la criminalité, ces données reflètent une lecture partielle et parfois politisée des réalités judiciaires. La question de savoir si l’Algérie figure véritablement parmi les nationalités les plus concernées par le vol au Royaume-Uni reste donc ouverte et mérite des analyses plus nuancées et indépendantes.
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