Condamnation à mort après meurtre brutal d’une infirmière à Oum El Bouaghi

Condamnation à mort après meurtre brutal d’une infirmière à Oum El Bouaghi

Le meurtre brutal de Hafidha Mansouri, une jeune infirmière de 27 ans, a bouleversé la ville d’Aïn Beïda, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, et choqué l’opinion publique nationale. Son assassin, un architecte de 35 ans, a été condamné à la peine capitale après un procès éprouvant qui a mis en lumière les détails atroces d’un féminicide prémédité.

L’affaire remonte à la fin de l’année 2021, lorsqu’Hafidha Mansouri, infirmière respectée et engagée politiquement, disparaît subitement. Connue pour son dévouement au sein de l’hôpital mère-enfant de Bomaali Mohamed, Hafidha s’était récemment présentée aux élections locales sous la bannière du parti Ennahda, nourrissant l’espoir de diriger un jour sa commune natale.

Le drame d’Aïn Beïda : disparition et découverte macabre

Après plusieurs jours de recherche infructueuse, sa famille et ses collègues avaient lancé des avis de disparition sur les réseaux sociaux. Ce n’est que quelques semaines plus tard que l’horreur fut découverte : le corps de la jeune femme, brûlé à plus de 50 %, était enterré dans un terrain isolé près de F’kirina. L’autopsie a confirmé une mort par strangulation à l’aide de son propre foulard.

Le principal suspect, un architecte nommé H. A., avait demandé la main de la victime quelques mois auparavant, mais leur relation s’était vite détériorée. Jaloux et possessif, l’homme ne supportait pas son indépendance professionnelle. Lors de sa garde à vue, il a avoué avoir attiré Hafidha dans un guet-apens, l’avoir conduite hors de la ville, étranglée, puis brûlée avant de l’enterrer dans un tombeau creusé… une semaine avant les faits.

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Un crime prémédité et des preuves accablantes

L’enquête a également révélé la présence d’une bouteille d’essence dans son véhicule, ainsi que la destruction des effets personnels de la victime, dont des documents et une somme d’argent. Tous ces éléments ont appuyé l’accusation de meurtre avec préméditation, de destruction de preuves et de profanation de cadavre.

Après avoir commis son crime, l’auteur a tenté de fuir le pays vers l’Espagne, mais a été rappelé par son père alors que la police l’avait identifié comme suspect. Son retour a permis son arrestation et l’ouverture d’un long processus judiciaire.

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Condamnation à mort et appel à la protection des femmes

Lors de son procès en appel devant la cour criminelle d’Oum El Bouaghi, le verdict de la première instance a été confirmé. H. A. a été condamné à mort et sommé de verser 700 millions de centimes de dinars de dédommagement à la famille de la victime. Le tribunal a rejeté les tentatives de la défense visant à atténuer la gravité de l’acte.

Le meurtre de Hafidha Mansouri n’est pas un fait isolé. Il s’inscrit dans une série de féminicides qui touchent durement la société algérienne. Sa disparition tragique et la cruauté du crime ont ravivé les appels à une meilleure protection des femmes, à une prise en charge plus efficace des violences conjugales ou amoureuses, et à une justice plus ferme.

L’histoire d’Hafidha, jeune femme ambitieuse, engagée et passionnée par son métier, restera gravée dans la mémoire collective comme le symbole d’un rêve brisé par la violence d’un homme incapable d’accepter le refus.

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