Concurrence entre producteurs et importateurs

Concurrence entre producteurs et importateurs

C’est depuis longtemps qu’on parlait des avantages de la mise en place d’un conseil (ou d’un observatoire) national de la concurrence. Après plusieurs années de réflexion, trop d’années de réflexion, la décision était prise.

Depuis que l’on n’arr ête pas de dire que nous sommes en économie de concurrence, la logique serait la création d’instruments qui feront conformer la concurrence à des normes juridiques. Mais, quelle concurrence dans une économie d’importation ? La question se pose davantage que le risque est grand quand on cherche à réguler la concurrence entre importateurs et non pas entre producteurs.

A-t-on un jour pensé qu’il y a matière à concurrence entre producteurs algériens ? La loi de l’offre et de la demande liée à l’économie de marché a été souvent invoquée pour expliquer ou justifier les augmentations des prix, alors qu’en fait il n’y a pas de véritable concurrence.

Les opérateurs dans le secteur des services y trouvent matière à justifier les augmentations des prix des services qu’ils  » offrent  » aux usagers. Ils recourent tout le temps à des mouvements de grève pour forcer les pouvoirs publics à accepter leur  » diktat « . Prenons par exemple le secteur des transports.

Souvent il y eut des grèves bien suivies pour réclamer une augmentation des tarifs sans chercher à améliorer les services aux usagés. Sommes-nous dans ce cas en économie de marché pour ce qui concerne ce secteur puisque tous les opé- rateurs se sont entendus pour des démarches communes parfois sur le territoire d’une wilaya et il semble ainsi que les pouvoirs publics n’ont pas assez expliqué le système économique que doivent suivre lequel les opérateurs économiques.

Deux évènements décalés dans le temps peuvent donner une idée sur le niveau de divergence ou d’incompréhension. Quand il s’agissait de faire passer le prix du ticket de transport à l’int érieur de la ville, de cinq à dix dinars, la direction des transports argumentait face à l’association de défense des consommateurs qu’il s’agit du principe de l’offre et de la demande, de la concurrence également.

Or, même s’il y a de nombreux opérateurs, en réalit é, il n’y a pas de concurrence de prix. Justement, les opérateurs s’entendent solidairement sur les prix à appliquer. Ils se présentent ainsi comme un monopole face à une concurrence qui n’existe pas.

La seule concurrence à laquelle ils se livrent est celle de l’excès de vitesse dans la ville pour ramasser le plus de clients. Les conditions de confort pour les usagers ne sont nullement une préoccupation.

N. B.