Des dizaines d’autres villages veulent y prendre part, mais compte tenu du peu de moyens dont ils disposent, ils hésitent encore à émettre leur voeu.
Depuis son lancement, le nombre de participants au concours du village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou a pratiquement doublé. C’est dire à quel point ce concours qui porte le nom de Rabah Aïssat, ancien président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, assassiné par des terroristes à Aïn Zaouia (daïra de Draâ El Mizan), suscite intérêt et engouement.
Des dizaines d’autres villages veulent y prendre part, mais compte tenu du peu de moyens dont ils disposent pour pouvoir faire une toilette complète, ils hésitent encore à émettre leur voeu. Pour l’édition de cette année 2017, ils ne sont pas moins de 78 villages à concourir pour avoir l’insigne honneur de voir l’un d’eux choisi comme étant le village le plus propre de la wilaya. Initié durant l’année 2007, ce concours a démarré timidement avec 39 villages participants. Mais ce nombre n’a pas cessé d’augmenter, d’année en année, pour passer au double actuellement et ce, malgré une rupture de cinq années, lors du mandat du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dont les élus n’avaient pas jugé utile de maintenir ce concours qui porte le nom d’un militant du FFS. Pour rappel, le lancement de ce concours annuel a été décidé par les élus du Front des forces socialistes à l’Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou après le constat amer fait concernant l’état de dégradation continuelle de l’environnement dans la région.
L’absence d’hygiène qui n’a cessé d’empirer a donc poussé les élus FFS à avoir l’idée de concrétiser ce concours afin d’inciter l’ensemble des villages à accorder plus d’intérêt à l’hygiène et à la protection de l’environnement.
Un défi qui a été relevé avec succès puisqu’aujourd’hui, 10 années après le coup d’envoi de la première édition de ce concours, de nombreux villages de la wilaya se sont distingués en matière de propreté et d’environnement, mais aussi sur le plan esthétique car l’organisation de ce concours a impulsé une vraie dynamique en matière d’aménagement et d’embellissement de ces villages. Cette année, nous en sommes à la cinquième édition. Afin d’encourager les citoyens à prendre part à ce concours, de nombreuses facilitations ont été convenus par les organisateurs qui n’exigent plus de dossiers à fournir, mais juste une fiche de renseignements.
De même que le nombre de localités à primer a connu une hausse. Lors de la cérémonie de remise des prix qui se tiendra, comme chaque année, à la grande salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, huit villages auront droit à un couronnement, contre cinq seulement lors de toutes les éditions précédentes. La nouveauté lors de cette cinquième édition, c’est aussi l’implication du ministre de l’Environnement et des Ressources en eau. Ce dernier a promis de mettre la main à la poche pour contribuer à la réussite de ce concours.
Outre le fait que les villages sélectionnés sont primés, il faut relever d’autres aspects positifs de ce concours. Dès que les prix sont remis, les villages choisis sortent vite de l’anonymat.
Ils sont surmédiatisés puis reçoivent la visite de milliers de citoyens et de vacanciers. Des villages ayant été primés ont même été choisis juste après par des organisateurs pour abriter des festivals comme c’est le cas du grand festival culturel Racont’Arts. Des villages comme Zouvga, Timizart, Iguerssafen, Ait Oumalou, Ait Oubane, Tazrouts, Werdja, Boumessaoud (village natal de Chérif Kheddam) sont tous sortis de l’anonymat après leur consécration. Ils sont devenus des exemples à suivre en matière de protection de l’environnement et d’embellissement. Leurs habitants en tirent une grande fierté d’ailleurs. Notons enfin qu’une présélection a été déjà faite pour cette année et a filtré les villages qui pourront postuler aux prix. Des critères bien arrêtés permettent de valider les candidatures.
La commission de sélection, présidée par un élu à l’APW, a effectué des sorties inopinées sur le terrain. Elle a passé au peigne fin l’ensemble des villages visités en constatant le niveau de propreté, notamment des places publiques, ruelles, fontaines publiques, stèles, cimetières, et carrés des Martyrs…