Concours de gradation des praticiens spécialistes, Les médecins dénoncent l’opacité et appellent au boycott

Concours de gradation des praticiens spécialistes, Les médecins dénoncent l’opacité et appellent au boycott
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Après 30 ans d’attente, le ministère de la santé a signé l’arrêté d’ouverture de concours de passage des praticiens spécialistes. C’est loin d’être une bonne nouvelle pour le SNPSSP qui appelle au boycott, à défaut de transparence sur plusieurs points au sujet des concours.

C’est bientôt la rentrée sociale, et la guerre reprend de plus belle entre les syndicats autonomes de la Santé et le premier responsable de ce secteur. En effet, le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, Snpssp signe la reprise cette année par l’habituel ton de contestation des dysfonctionnements qui plongent le secteur dans le désarroi.



Lors d’une conférence de presse tenue hier à Alger, le président du Snpssp Mohamed Yousfi a fait le point sur la situation de la santé publique tout en appelant la corporation des praticiens spécialistes à boycotter le prochain concours de gradation des praticiens spécialistes (progression de carrière) tant que la transparence fait défaut au sujet du nombre de postes ouverts et les établissements concernés ainsi qu’au sujet du jury du concours qui relève d’une corporation autre que celle des praticiens spécialistes.

Le président de Snpssp a fait savoir que le ministère de la Santé «vient d’élaborer unilatéralement et sans aucune concertation avec le partenaire social deux arrêtés portant respectivement ouverture de concours de passage de grade de praticien spécialiste principal de santé publique et la composition des jurys».

Ces arrêtés, tels que conçus, dévalorisent le concours assimilé par ses modalités à un simple examen professionnel indigne du niveau universitaire des praticiens de la santé publique, a expliqué M. Yousfi.

Par ailleurs, fait unique dans les annales de la Fonction publique pour ce concours de gradation où les candidats doivent être évalués par leurs pairs (praticiens spécialistes en chefs et principaux), comme le prévoit la réglementation appliquée pour tous les corps et dans les secteurs et comme s’y étaient engagés d’ailleurs tous les ministères qui se sont succédé  depuis des années.

La même source s’interroge, par ailleurs, pourquoi le ministère de la Santé a décidé de faire appel à des examinateurs d’un corps (hospitalo-universitaire) relevant d’un autre secteur ministériel (l’Enseignement supérieur) pour la constitution des jurys. Le Snpssp se demande également pourquoi le ministère de la Santé ne précise pas le nombre de postes ouverts et les établissements concernés. Le concours de gradation est un élément essentiel dans la réhabilitation des praticiens spécialistes attendu depuis 30 ans.

Revenant sur la situation du secteur, l’orateur a estimé que le système de santé «s’enfonce depuis deux ans dans une spirale de dysfonctionnements sans fin l’ayant mené à un état de déliquescence inimaginable il y a quelques années seulement et du jamais vu depuis l’Indépendance du pays, plongeant dans un profond désarroi aussi bien les usagers que les professionnels de la santé et entraînant des effets néfastes sur la prise en charge du malade». Au sujet des revendications de cette corporation, le président du Snpssp se dit «déterminé» à faire aboutir ses droits.

Y. A.