Interrogés sur leur perception de la nouvelle Assemblée nationale, 39% des jeunes affirment n’en attendre rien, alors que 31% espérent l’amélioration de leurs conditions de vie et 12% la résolution du problème du chômage.
Les jeunes Algériens sont-ils réfractaires à la chose politique ? Selon un sondage réalisé au lendemain de l’élection législative du 10 mai par l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), grâce au concours d’Ecotechnics, bureau d’études spécialisé dans les sondages d’opinion, 58,3% des jeunes jugent “négatifs ou très négatifs” les partis politiques. Seulement 17,8% y ont une opinion favorable. Les syndicats non plus n’ont pas également bonne presse puisque 36% des jeunes estiment “qu’ils sont négatifs ou très négatifs”, tandis que 31,8% parmi eux les jugent “positifs ou très positifs”. En revanche, les jeunes semblent avoir une opinion favorable du mouvement associatif puisque 51,5% d’eux estiment l’action des associations “très positive ou positive”, alors que 24% des jeunes pensent le contraire. Cette méfiance se retrouve aussi dans la participation à la vie politique puisque le sondage, présenté hier à Alger par l’association RAJ, en présence du directeur d’Ecotechnics, M. Ighilahriz, montre clairement que l’essentiel des jeunes ne sont pas chauds à l’idée d’intégrer les structures politiques et associatives.
1,7% seulement de jeunes adhérent aux partis, 1,5% aux syndicats et 4,7% préfèrent activer au sein d’une association. Soit plus de 92% de jeunes qui n’adhérent à aucune structure politique, associative ou syndicale. Mais ceci dit, 16,1% des jeunes ont participé à une activité d’une association, d’un parti politique et d’un syndicat au cours des douze derniers mois, “en raison du fait que la période sur laquelle ont été interrogés les jeunes coïncidait avec les élections”, explique Abdelawahab Fersaoui, président de RAJ.
Comme souvent, les jeunes semblent beaucoup plus préoccupés par leur quotidien. Interrogés sur leur perception de la nouvelle Assemblée nationale, 39% des jeunes affirment n’en attendre rien, alors que 31% espérent l’amélioration de leurs conditions de vie et 12% la résolution du problème du chômage. L’APN sortante n’est pas bien mieux lotie : 19% des jeunes pensent que son bilan est peu satisfaisant, 53% que son bilan “est très peu satisfaisant” et seulement 8% jugent le bilan satisfaisant. Mais, en dépit de cette méfiance et de ce désaveu, les jeunes semblent conscients de certains enjeux. Ainsi, 20% pensent que l’Assemblée
est “très utile” pour le pays et la société, alors que 40% estiment qu’“elle est utile”.
Lors des dernières législatives, 38,9% des jeunes de 18 à 35 ans déclarent qu’ils ont voté. Le taux de participation va croissant fortement selon l’âge, passant de 33% chez les plus jeunes (18-24 ans) à 40% pour la catégorie (25 à 29 ans) et, enfin, 49% pour les plus âgés (30-35 ans). Si 28,8% on voté par devoir, 19% disent n’avoir pas voté en raison du manque de confiance envers les députés et 16,1% disent qu’ils ne s’intéressent pas à la politique.
Autre constat : plus de 80% de jeunes ont suivie la campagne à travers les médias, 44% l’ont suivi dans le Nord-Est et 67% dans le Sud-Ouest. Le taux de suivi est important dans les Hauts-Plateaux et le Sud.
Ce sont toujours les plus âgés qui suivent la campagne. Réalisé entre le 18 et le 26 mai, le sondage a touché un échantillon de 1 200 jeunes répartis sur 30 wilayas. “Cette étude est la première de ce genre, où une association fait un sondage, elle va nous servir de base de données pour planifier et tracer des perspectives”, a expliqué Abdelwahab Fersaoui.
K K