La Confédération générale des entreprises algériennes vient de monter au créneau pour attirer l’attention des autorités concernées sur ce qu’elle appelle « des pratiques illégales, en violation du décret exécutif n° 07-390, du 12 décembre 2007, fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de commercialisation de camions lourds, de véhicules neufs, par les concessionnaires concernés par cette activité ».
En effet, selon un communiqué transmis à notre journal et signé des mains de la vice-présidente de la CGEA, Saida Neghza, « de nombreux adhérents de l’organisation patronale se plaignent du non-respect de l’article 05 du décret présidentiel qui stipule que les agents économiques, exerçant les activités de concessionnaire, distributeur agréé et revendeur agréé, doivent disposer de pièces de rechange et accessoires d’origine, pour la prise en charge, par leurs soins, de la garantie et du service après-vente des véhicules et camions lourds ».
La Confédération générale des entreprises algériennes cite l’exemple de ceux qui ont acquis des camions de marque « MAN » pour plus de 15 millions de dinars l’unité « qui n’ont pas été pris en charge par ces concessionnaires, ni en maintenance ni en fournitures de pièces détachées » est-il écrit, noir sur blanc, dans le communiqué de la CGEA. L’organisation patronale dénonce, également, les difficultés rencontrées par certains de ses adhérents qui ont acquis des remorques auprès d’une filiale du Groupe Cevital’, « laquelle a refusé, catégoriquement, la prise en charge en maintenance, en violation de l’article 33 qui stipule que le concessionnaire est tenu d’assurer le service après-vente par un personnel ayant les qualifications techniques et professionnelles requises ».
La CGEA déplore que « ces immobilisations des véhicules lourds, découlant de ces pratiques, soient supportées par les seuls acquéreurs qui demeurent confrontés à une situation financière négative, quant à leur investissement, en sus de la position illégale du concessionnaire qui se retrouve en violation de l’agrément qui lui a été accordé, en application d’un plan de charge auquel il est soumis ». Les délais d’immobilisation, très longs, des véhicules lourds ont un impact très négatifs sur les acquéreurs, surtout pour ceux qui ont bénéficié de crédits, dans le cadre de l’ANSEJ, avec une réduction de fait des délais de garantie, en violation de l’article 30 du décret présidentiel qui précise que « le concessionnaire, qui doit assurer, au profit du client, la garantie légale du véhicule livré, est tenu de mettre à la disposition du client un véhicule de remplacement, en cas d’immobilisation du véhicule pour une durée supérieure à quinze jours » est l’autre grief fait par la CGEA à l’adresse des concessionnaires.
« Il est urgent que les autorités concernées, surtout celles chargées de veiller au respect des cahiers des charges, souscrits dans le cadre du décret présidentiel, puissent agir, à travers une enquête approfondie et prendre les sanctions qui s’imposent, ( ) car d’autres simples citoyens sont, également, concernés par ce grave manquement à la loi », conclut le communiqué de la Confédération générale des entreprises algériennes.
En février dernier, l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (APOCE) avait fait état de plus de 700 réclamations dont 80% étaient contre des concessionnaires automobiles, durant l’année 2013. Pour sa part et durant la même année, la Fédération algérienne des consommateurs (FAB), avait reçu plus de 200 plaintes, toujours relatives au marché de l’automobile. Pour ces 2 associations, les retards de livraison et les problèmes techniques, constatés sur les véhicules achetés, figurent parmi les motifs les plus récurrents.
Par El-Houari Dilmi (Le Quotidien d’Oran)