«On est conscients qu’Alger a un rôle sensible et une place importante, compte tenu de son histoire», a déclaré hier, au palais des Nations, Mohamed Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (CNES), lors de l’ouverture des concertations sur le développement local de la wilaya d’Alger. Après avoir sillonné le territoire national, le CNES a consacré la capitale, connue pour ses problèmes particuliers, comme ultime étape «afin de préfigurer les premières assises régionales qui débuteront à Ouargla le 13 novembre».
Si hier M. Babès était à l’écoute des walis délégués et leurs préoccupations, «aujourd’hui, pour la première fois, en présence des responsables de l’exécutif local et des élus locaux, dit-il, on sera dans l’interactivité et l’échange avec les responsables de la société civile, de la société civile et les élus locaux». Chargé par le Président de la République pour accomplir cette mission, le CNES a mis son train en marche et travaillé d’arrache-pied pour gagner la «bataille» de proximité. Intervenant lors de cette séance, le wali d’Alger, M. Mohamed El-Kebir Addou, a souligné, de prime abord, qu’au niveau local, il était important d’adopter, d’un côté, une «stratégie d’action pour faire face aux conséquences de la décennie noire», et de l’autre, «répondre aux préoccupations des citoyens, notamment celles relatives au logement, au travail, à l’éducation et à la santé».
Dans le même ordre d’idées, l’orateur a mis en relief la nécessité de veiller sur l’aspect esthétique de la wilaya d’Alger, lequel constitue le maillon faible, de point de vue urbanistique, Cependant, enchaîne le wali d’Alger, «les différentes communes de la capitale sont loin d’atteindre les objectifs assignés dans le cadre du programme quinquennal du Président de la République». Devant ce manque, Mohamed El-Kebir incite les présidents des APC et les walis délégués à déployer plus d’efforts.
Pour sa part, Abdelkader Djellaoui, wali délégué de Chéraga, a indiqué qu’«il est nécessaire de nos jours, l’implication et l’appui des citoyens dans le développement de leurs communes».
D’autre part, il faut savoir que les consultations de proximité de la daïra qu’il représente auront lieu du 14 au 16 novembre. De son côté, Mohamed Lebka, wali délégué d’El-Harrach, a axé son intervention sur la gestion des déchets qui constitue un véritable casse-tête. Cette gestion, et en dépit des efforts consentis, «demeure toujours confrontée à une situation délicate et épineuse de collecte et de traitement des déchets solides sur le plan des moyens que celui des installations». Alger toute blanche et belle s’est transformée en des quartiers sales et hideux.
Citée comme un exemple de propreté il y a deux décennies, Alger se transforme en un dépotoir à ciel ouvert. Force est de constater que « l’absence d’infrastructures de valorisation et de récupération des déchets a aggravé davantage la problématique de la prise en charge de l’hygiène au niveau de la capitale».
Dans sa communication, M. Lebka regrette de voir « les centres urbains, ainsi que les agglomérations des communes de la capitale continuent de subir les effets de l’insalubrité de leur environnement ».
Fouad Irnatene
C’est quoi un Coville
Prononcé à maintes reprises par le wali d’Alger, le mot «co-ville» a suscité l’étonnement de plusieurs responsables et présents à l’ouverture des concertations sur le développement local de la wilaya d’Alger. Un «co-ville » est en fait un comité de ville qui, précise le wali d’Alger, n’est ni un substitut ni un concurrent d’une APC. Perçu différemment lors de sa naissance, ce concept est institutionnalisé plus tard. C’est, ajoute M. Mohamed El-Kebir Addou, un espace d’échanges et de concertations. Enchaînant, il fait savoir que les walis délégués sont instruits à prendre en charge les décisions de ce comité dont la création a eu pour objectif majeur d’impliquer davantage la société civile dans la prise en charge de la capitale.
F. I.