Concertation autour de la révision de la Constitution – Me Ksentini « Il faut consacrer l’indépendance de la justice et du juge »

Concertation autour de la révision de la Constitution – Me Ksentini « Il faut consacrer l’indépendance de la justice et du juge »
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Au deuxième jour des consultations autour du projet de révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, a reçu, hier, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Maître Farouk Ksentini.

« L’Algérie devrait, à l’occasion de cette révision de la Constitution, proclamer un Etat de droit, et surtout, consacrer l’indépendance de la justice et du juge », a déclaré Me Ksentini. Selon lui, c’est une condition incontournable à l’instauration de la démocratie. Il a fait savoir qu’il a également mentionné la liberté totale de la presse qui « est un acteur majeur en matière de démocratie ».

Me Ksentini a affirmé qu’il a remis un document de six pages à Ahmed Ouyahia, qu’il a résumé lors de leur entretien. Concernant les propositions ayant trait à la révision constitutionnelle, le président de la CNCPPDH a insisté sur l’élaboration d’une Constitution pour une longue durée et qui ne sera pas révisée tout les cinq ou six ans. Il a proposé, par ailleurs, l’instauration d’un régime présidentiel avec séparation des pouvoirs et une meilleure protection des droits de l’Homme.

Deux mandats présidentiels de cinq ans « serait convenable », selon lui. Farouk Ksentini, ayant plaidé par le passé pour l’instauration d’un poste de vice-président, a fait observer, dans ce contexte, que si le vice-président n’est pas élu en même temps que le président de la République, « il ne sert strictement à rien ». Il a également souligné que la réconciliation nationale doit être considérée comme une « constante » compte tenu de son importance dans la consolidation de l’unité nationale.

« C’est un hommage qu’on rend au président de la République qui en a été à l’origine », a-t-il indiqué, ajoutant qu’il a aussi réclamé que la commission qu’il préside soit constitutionnalisée. Dans une déclaration à la presse, à l’issue de cette rencontre, Me Ksentini a souligné que l’indépendance de la justice est « la condition sine qua non » pour l’instauration d’une réelle démocratie et l’édification de l’Etat de droit.

Il a précisé avoir axé ses propositions sur l’indépendance de la justice et des magistrats dans l’accomplissement de leur mission. Pour lui, cet aspect revêt « une importance extrême » pour éviter une « démocratie de façade ». Par ailleurs, Me Ksentini a soutenu que la rencontre était aussi une occasion pour évoquer d’autres questions, entre autres, la nature du régime, les libertés individuelles et collectives et la liberté de la presse.

Karima Alloun Kordjani