ALGER – « De cordes et d’accords », un concert de musique animé mercredi soir à Alger par le duo féminin, Vera Ait Tahar au violon et Francesca Romana Di Nicola à la Harpe, dans une belle randonnée à travers les siècles, où les courants classique et moderne ont été revisités.
Belle formule que ce duo de cordes qui s’est produit devant un public nombreux durant plus d’une heure, dans une prestation de haute facture marquée par la pureté des sonorités mélancoliques du violon et les arpèges cristallins de la harpe.
A l’Auditorium Aissa-Messaoudi de la Radio Algérienne, le duo, présent pour la deuxième fois à Alger, a étalé dix pièces, relativement courtes en durée, écrites aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles.
Dans une belle randonnée onirique, les deux musiciennes ont interprété « Sonate en sil mineur » de G.Donizetti (1797-1848), « Fantaisie Op.124 » de C.Saint-Saëns (1835-1921), « Zerbina » et « Algues » de B.Andrès (compositeur contemporain né en 1941) et « Danse slave No 2 » d’Antonin Dvorak (1841-1904).
Donnant de l’élan à ce beau voyage, le duo a enchaîné « En Bateau » de Claude Debussy (1862-1918), « Sérénade Op.28 » et « Elégie Op ,22 » de L.Tedeschi (1867-1944), « Café 1930 » de A.Piazzolla (1921-1992) et « Danses populaires roumaines » de B.Bartok (1881-1945).
Dans des atmosphères paisibles et apaisées, la virtuosité était au rendez-vous, avec des échanges entre les deux musiciennes plein de complicité, au plaisir d’une assistance attentionnée qui a savouré chaque moment du spectacle dans l’allégresse et la volupté.
Vera Ait Tahar et Francesca Romana Di Nicola ont fait montre de toute l’étendue de leurs talents respectifs, dans une rigueur académique absolue, empreinte de technique, de maîtrise et de dextérité.
Le public, unanime pour dire « sa joie et toute la splendeur de cette belle soirée », a fini par rappeler les deux artistes qui ont conclu avec « O Sole Mio » d’Eduardo Di Capua (1865-1917).
Née en Russie, Vera Ait Tahar, premier violon de l’Orchestre symphonique national (Osn), a commencé dès l’âge de sept ans à étudier le violon pour aboutir sa formation par l’obtention du « Master of fine arts ».
En 1986, elle retourne en Algérie où elle officie comme professeur de violon à l’Institut national de musique avant d’être honorée en 2003, lors du 5e Festival international de la musique classique.
Née à Rieti (centre de l’Italie), Francesca Romana Di Nicola obtient le 1er Prix de la Harpe au Conservatoire supérieur d’A. Casela de l’Aquila et collabore avec plusieurs orchestres symphoniques dont L’ « Officina Musicale Italiana », l’Orchestre philharmonique d’Oviedo et l’Osn, comme soliste invitée.
« +De cordes et d’accords+, animé par un duo désormais constitué, est un spectacle à plusieurs répertoires et contenus que nous souhaitons, Francesca et moi, voir se propager en Algérie et à l’étranger », a déclaré Vera Ait Tahar à l’issue de la représentation.
Programmé pour une représentation unique, le spectacle « De cordes et d’accords » a été organisé par l’Institut culturel italien, en collaboration avec la Radio Algérienne.