Fausses factures, surfacturation, perquisitions… si comme nous, vous vous emmêlez un peu les pinceaux, voici un résumé pour tenter de comprendre cette affaire, qui risque de faire imploser l’ump. et qui a déjà précipité la chute de jean-françois copé.
1 – Bygmalion, c’est quoi ? C’est qui ?
Cette agence de communication a été créée en 2008 par Bastien Millot et Guy Alves, deux amis de Jean-François Copé. Les deux entrepreneurs ont en effet travaillé pendant plus de 10 ans avec l’actuel président de l’UMP, aussi bien à la mairie de Meaux ou à son cabinet quand il était ministre. A de nombreuses reprises, Bygmalion a organisé des meetings et des séminaires pour l’UMP, notamment lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, sans qu’aucun appel d’offre ne soit réalisé.
2 – Premier soupçon : la surfacturation
Le 27 février dernier, Le Point révèle que la société Bygmalion aurait surfacturé ses services à l’UMP. « Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d’éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels ! », explique l’hebdomadaire. Jean-François Copé est alors accusé d’avoir facilité l’enrichissement de ses proches grâce à l’argent de l’UMP (au moment même où les militants venaient de se mobiliser lors du « Sarkothon » pour renflouer les caisses du parti !).
3 – Deuxième soupçon : les fausses factures
Le 14 mai, Libération, qui a eu accès aux factures de Bygmalion, dévoile que plusieurs événements payés par l’UMP n’ont en réalité jamais eu lieux. Près de 80 événements auraient été organisés pour 19 millions d’euros… sauf que certaines réunions seraient fictives. Ainsi, le député fillonniste Pierre Lellouche apparaîtrait sur une facture, pour une convention où il ne serait jamais allé et dont il n’aurait jamais entendu parler !
4 – Bygmalion reconnaît s’être vu « imposer » ce système de fausses factures
Hier, lundi 26 mai, Me Patrick Maisonneuve l’avocat de Bygmalion, a reconnu que des fausses factures ont bien été établies, mais qu’elles l’ont été « à la demande de l’UMP pour éviter tout dépassement des comptes de campagne ». Les factures des meetings de Nicolas Sarkozy auraient dû être attribuées aux comptes de campagne du candidat, mais comme ces derniers étaient cloisonnés à 21,5 millions d’euros, l’UMP aurait pris à sa charge les frais supplémentaires.
5 – L’ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy admet des « dérapages »
Alors que des perquisitions ont lieu aux sièges de Bygmalion et de l’UMP, Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy et directeur de cabinet de Jean-François Copé, se confesse, les larmes aux yeux, sur BFM TV. Il explique qu’il y a eu « un dérapage sur le nombre (…) d’événements organisés dans le cadre de cette campagne », « qu’une partie des dépenses de la campagne de Nicolas Sarkozy ont été absorbées par l’UMP », mais que « ni Copé, ni Sarkozy n’ont été mis au courant des dérives » et qu’il « n’y pas eu d’enrichissement personnel ».
6 – La chute de Copé… et après ?
Alors que l’UMP se réunissait ce matin en bureau politique pour évoquer l’affaire, Jean-François Copé a annoncé sa démission de la présidence de l’UMP (qui sera effective le 15 juin prochain). Les anciens Premier ministre François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin assureront l’intérim jusqu’à la tenue d’un congrès en octobre qui élira une nouvelle direction. Reste désormais à savoir, si Nicolas Sarkozy pourrait réellement ne pas être au courant de ce qui se tramait…