Complexe sidérurgique d’El Hadjar: Mauvaise gestion, amateurisme et baisse de production

Complexe sidérurgique d’El Hadjar: Mauvaise gestion, amateurisme et baisse de production

De Charybde en Scylla et après avoir été mis à l’arrêt pendant près d’un mois, lors de la pénurie d’eau au mois de septembre passé, le complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba) est de nouveau confronté au problème d’approvisionnement en coque combustible.

Les stocks constitués ont été quasi épuisés et ce n’est que récemment que l’on s’est aperçu de l’imminence d’une rupture totale. Les mesures (tardives) pour pallier cette situation pour le moins insolite ont amené un ralentissement induisant ainsi qu’une réduction du rythme de production passant de 2 600 tonnes/jour à 1 000 tonnes/jour d’acier liquide. Une baisse qui n’est pas faites pour arranger les choses sachant que la production de ce complexe couvre à peine 30% de la demande du marché national, le reste étant importé de l’étranger en devises fortes. On est donc loin de cet enthousiasme suscité par la réalisation du plan de développement tablant sur plus d’1 million de tonnes par an avec la perspective d’éventuelles exportations.

Si le problème de coque combustible est en passe d’être réglé et la situation pourra ainsi, plus ou moins, se stabiliser, l’on apprend que d’autres stocks risquent de connaître le même sort, entre autres, les briques réfractaires et des huiles spéciales qui pourraient venir à manquer. Et là aussi, un ralentissement ou un arrêt du Haut fourneau n° 2 est à craindre avec toutes les conséquences que cela pourrait induire sur le volume de la production.

Hier et avant-hier, nous avons constaté une véritable procession de camions de gros tonnage chargés de coque faisant la navette entre le port et le complexe sidérurgique avec sur la route parsemée de ralentisseurs des quantités de ce produit déversées sur la chaussée. Lesdits camions sont mal recouverts et la cargaison, du fait de la vitesse et du freinage brusque de ces véhicules, se répand sur la chaussée.

Cette mauvaise gestion du complexe sidérurgique, confrontée chaque fois à des problèmes qui relèvent de l’amateurisme et de l’improvisation, coûte cher à l’économie nationale et surtout régionale du fait que le complexe sidérurgique d’El Hadjar en est le poumon et le moteur. Une situation que le wali d’Annaba Mohamed Salamani a pris en main pour rappeler à l’ordre les responsables de l’usine sous peine de sévir.

En effet, l’on comprend mal comment est-ce qu’on a investi dans ce complexe près de 1 milliard de dollars pour sa rénovation et sa modernisation en vue d’une amélioration de la production et que l’on se retrouve à gérer de faux problèmes, qui, normalement, n’ont pas lieu d’être.

Y a-t-il quelque part mauvaise foi ou volonté délibérée de sabotage ? La question mérite d’être posée. Il est difficile d’admettre que l’on puisse « oublier » de reconstituer au fur et à mesure un produit aussi indispensable pour le haut fourneau, cœur battant de l’usine, et sans lequel rien ne peut se faire.