Complexe sidérurgique d’El Hadjar: Grogne des contractuels

Complexe sidérurgique d’El Hadjar: Grogne des contractuels

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La stabilité du complexe Sider de Annaba, semble être une fois de plus, otage de conflits internes, débouchant sur des mouvements de contestation pour crier à la défaillance de gestion.

Une vingtaine d’employés contractuels, sur les 500 que compte le complexe sidérurgique d’El Hadjar, ont observé hier, un mouvement de protestation à l’intérieur de l’unité. Au motif de l’action, une seule et unique revendication, leur permanisation. Employée, depuis seulement quelques mois, la poignée de contestataires, semble s’être lassée de son statut de contractuelle, dans le cadre du dispositif d’insertion des jeunes à l’emploi, pour observer un sit-in pour revendiquer son intégration définitif dans les rangs des sidérurgistes. Selon des sources à l’intérieur du complexe, touchées par nos soins, les contestataires ont aussitôt radicalisé leur mouvement, en procédant en fin de journée, d’hier, au blocage de la voie ferrée, reliant le HF aux unités de production, les aciéries en l’occurrence.

Une action visant, nous dit-on, à provoquer l’arrêt du HF par excès de fonte, et les aciéries par manque de fonte. Un acte qualifié de sabotage et même de criminel, selon les mêmes sources. Ces dernières ont mis en avant les efforts de l’Etat et les fonds débloqués pour la remise en marche de ces équipements de production. Selon un cadre responsable de la direction du complexe «contester est un art et revendiquer est un second art. Ces contestataires ont adopté un comportement outre mesure, en ignorant les règles de la revendication», a-t-il expliqué.

Un autre cadre déplore «le défaut de recours au syndicat, habilité d’ordinaire à prendre en charge les préoccupations des contestataires, et au-delà, les défendre dans le cadre de la représentativité syndicale». Mieux encore, selon le DG de Sider, les portes du dialogue n’ont jamais été fermées, bien au contraire, nous sommes là pour écouter, dialoguer dans un cadre légal sans aucune nuisance ni à la stabilité du complexe, encore moins à l’économie nationale». Dans ce sens, et au moment de la mise sous presse, des rencontres sont observées entre les parties concernées, dans le cadre d’un dialogue transparent et précis, mais surtout en fonction de la faisabilité de la satisfaction de la doléance, objet de contestation, la permanisation en l’occurrence. Celle-ci qui, selon un cadre de la DG, ne peut être satisfaite, du moins en cette conjoncture, où le complexe vient juste de se remettre d’une crise, ne lui permettant pas des écarts pour une éventuelle permanisation.

Par ailleurs, pour les indiscrétions de coulisses, ce mouvement de protestation, n’est autre qu’une manipulation retenue à l’actif de l’ex-syndicat. Celui-ci, notons-le, couvait cette manipulation depuis quelques semaines déjà. Mieux encore, selon une source sous le sceau de l’anonymat, il s’agit de détails internes, ayant trait notamment aux détachements. «Ils sont 30 sidérurgistes syndicalistes à s’être vu refuser leur détachements, alors ils ont misé sur la vulnérabilité des employés contractuels (CTA)», dira notre interlocuteur. En ajoutant: «Ils sont 580 contractuels, seule une vingtaine d’entre eux se sont révoltés, et pourtant les autres sont dans la même situation professionnelle qu’eux», s’est interrogée le même interlocuteur.

Par ailleurs, la réaction de la direction générale du complexe a été orientée aussitôt vers la protection et la préservation des acquis socioprofessionnels des sidérurgistes, à travers la mobilisation des effectifs de sécurité à l’intérieur du complexe. De leur côté, les éléments de la Gendarmerie nationale, dépêchés sur les lieux, ont obligé les contestataires à débloquer la voie ferrée, devant assurer l’alimentation dans les deux sens du hf et des unités de production. «Loin de tout acte de répression, comme on nous accuse, nous avons une priorité qu’est la protection et la préservation de cette entité, pour laquelle le président de la République a usé de beaucoup de décisions courageuses et dégagé beaucoup de fonds, pour remettre le complexe d’El Hadjar en avant-garde de l’économie nationale et internationale», a fièrement lancé le DG du complexe. Les sidérurgistes, quant à eux, ont à l’unanimité, déploré l’action, survenue dans un contexte inopportun, ont-ils jugé. D’autres, par contre, ont pointé un doigt accusateur en direction de quelques éléments de la TSS, retenus à la charge de l’ex-clan syndicaliste déchu.