Le conflit né depuis des mois au sein de la structure syndicale des travailleurs du complexe sidérurgique d’El Hadjar (Annaba) semble se corser et la situation risque de dégénérer à tout moment entre les partisans des deux ailes antagonistes : le syndicat du complexe et l’Union locale de Sidi Amar.
Après le retrait de confiance décidé par le syndicat, appuyé par des centaines de travailleurs contre l’Union locale, des membres de cette dernière ont opté, comme riposte, le week-end dernier, pour la création d’un syndicat parallèle des travailleurs. Le SG du syndicat en cours de création, Daoud Kechichi, joint au téléphone, qualifie le fait d’acte de provocation d’un syndicat qui n’a aucune existence légale.
« Ce sont des personnes étrangères au complexe, poussées vers la sortie et qui tentent de revenir par la fenêtre. Elles ont vu que leurs intérêts personnels sont visés après la reprise par l’Etat de la majorité des actions du complexe. Donc, on fait tout pour semer le trouble parmi les travailleurs et revenir à l’instabilité dans l’usine. » Ce syndicaliste annonce une série d’actions à même de faire face à ces « tentatives aventureuses ».
Il cite, en premier lieu, une réunion qui aura lieu, aujourd’hui, entre le conseil syndical et la direction de l’entreprise et la tenue, demain, d’une assemblée générale des travailleurs pour décider de la démarche à suivre. Mardi prochain, poursuit-il, le conseil syndical se déplacera à Alger pour rencontrer le SG de l’UGTA, puis les responsables du ministère de l’Industrie pour passer en revue la situation prévalant au complexe.
Une conférence de presse sera animée à Alger par les membres du syndicat à l’issue de leur déplacement dans la capitale, a ajouté encore le porte-parole des travailleurs d’ArcelorMittal Annaba. Le syndicat réclame, pour rappel, la dissolution pure et simple de l’équipe dirigeante de l’Union locale, à laquelle on reproche la fin de son mandat mais aussi et surtout l’ingérence dans les affaires internes de l’usine.
« Il est grand temps de remettre les choses en ordre après des années de bradage et d’anarchie. Le complexe doit retrouver sa sérénité maintenant que les signes d’un retour à la normale sont affichés, à commencer par le rachat de l’usine, décidé par les pouvoirs publics », a indiqué le représentant des sidérurgistes, soulignant au passage que le mandat de l’Union locale a expiré depuis deux ans, « d’où la nécessité de convoquer l’organisation d’un congrès extraordinaire pour le renouvellement du bureau ».
Du côté du syndicat parallèle, installé par Tayeb Hamarnia, avec le soutien de l’ex-député Aïssa Menadi, on prépare une entrée en force dans le complexe pour occuper les bureaux du syndicat.
M. Kechad