Depuis dimanche en fin d’après-midi, le haut fourneau (HF2) du complexe sidérurgique est paralysé par une grève surprise des travailleurs.
Ce débrayage a engendré l’arrêt de l’élément clé de la production. Cette grève, observée sans préavis, risque d’avoir des conséquences graves sur la situation déjà précaire de l’usine. Par ce mouvement improvisé, les protestataires lancent un signal fort à la direction générale d’ArcelorMittal quant aux promesses non tenues sur certaines revendications socioprofessionnelles, notamment la révision salariale.
Ainsi, l’instabilité du complexe persiste. Ni l’élection du comité de participation ni l’organisation du prochain vote du secrétaire général de l’entreprise ne pourront désamorcer une crise profonde. Le haut fourneau a été souvent pris en otage par les contestataires.
En juin dernier, les partisans de Menadi, l’ex-homme fort du syndicat de l’entreprise, avaient paralysé, lors d’un forcing, le HF2 pendant plusieurs jours. Ils réclamaient la réintégration de 18 salariés licenciés pour avoir mené des actions préjudiciables à l’entreprise, selon la direction.
Ce débrayage avait coûté à ArcelorMittal plusieurs millions de dollars de perte sèche. L’arrêt du haut fourneau à cette période a fait dire à Joe Kazadi que «c’est toute l’activité de l’usine qui va s’arrêter». Certains cadres s’insurgent contre la fragilité de cette installation vitale de l’usine qui nécessite un investissement de près de 100 millions de dollars pour allonger sa durée de vie de quelques années.