Comme nous l’avions rapporté dans notre édition du 5 septembre dernier, un accord de principe est survenu, jeudi dernier, entre la direction générale du complexe sidérurgique Arcelor Mittal d’Annaba et le syndicat d’entreprise.
Toutefois, l’accord n’est pas encore finalisé parce que les deux parties achoppent encore sur le pacte de stabilité sociale que rejettent les représentants des travailleurs et auquel s’accroche la direction.
Dans un communiqué adressé à la rédaction régionale du journal, cette dernière affirme que les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur le volet salarial et que les négociations se poursuivent pour la mise en place du pacte de stabilité sociale «composant-clef au même titre que le plan industriel ou financier de la stratégie qui permettra de transformer l’avenir du complexe et de transmettre aux générations futures un outil de production de classe mondiale», est-il notamment souligné.
Plus loin le communiqué détaille les augmentations salariales accordées à savoir 10% du salaire de base à compter du 1er août 2013, 3% à compter du 1/08/2014 et encore 3% le 01/08/2015.

Ces 2 dernières augmentations s’appliqueront sur les salaires des années précédentes et sont subordonnées à la signature d’un accord entre les 2 parties sur le pacte de stabilité sociale.
Les indemnités relatives au panier sont elles aussi revues à la hausse, en passant de 250 DA par jour travaillé à 350 DA soit une augmentation de 40%, cette dernière mesure est applicable à partir du 1er août 2013.
Le document qui revient sur le pacte de stabilité insiste sur le fait que «tout investissement au sein du complexe ne peut se faire que sur la base d’un climat social apaisé (…) pour que chaque partie puisse tirer bénéfice du plan d’investissement historique que souhaitent lancer les actionnaires».
En conclusion M. Joe Kazadi, directeur général du complexe sidérurgique réaffirme que lui et M. Daoud Kechichi, secrétaire général du syndicat d’entreprise sont déterminés et attachés au dialogue, à la concertation dans le respect mutuel pour conduire le site vers une stabilité sociale durable et un avenir industriel meilleur.
De son côté le syndicat d’entreprise a transmis un autre communiqué dans lequel il soutient avoir donné son accord de principe pour les augmentations salariales proposées mais qu’il ne peut y avoir d’accord définitif sur le pacte de stabilité sociale tant que les réserves exprimées par les représentants des travailleurs ne sont pas levées.
Les réserves en question ont trait au règlement intérieur qu’ils jugent trop restrictif et touchant à la dignité des travailleurs.
Le document rapporte que le contenu de ce pacte de stabilité sociale, que compte faire approuver la direction, porte sur une compression d’un grand nombre de travailleurs ainsi qu’une mobilité et un redéploiement des ouvriers qui perdraient ainsi les avantages liés à leurs fonctions premières.
L’autre point de discorde que le document met en exergue est le licenciement considéré comme étant abusif des travailleurs au cours des mouvements de grève de mai 2011 et que le syndicat veut réintégrer dans leurs postes.
«Nous avons connaissance que la direction du complexe compte opérer une compression des effectifs qui mettrait au chômage près de 1 400 travailleurs, si le pacte de stabilité sociale est signé, elle pourra avoir les mains libres pour le faire. Nous ne le signerons pas quelle que soit la situation.
Nous sommes prêts à discuter, à négocier mais il ne sera jamais question de mettre au chômage des travailleurs. Nous ferons tout pour préserver l’emploi», nous a déclaré hier un membre du bureau syndical, un des négociateurs délégué par les travailleurs pour les représenter.
M. R.