Complexe pharmaceutique de Sanofi Algérie : Les patrons d’officines rassurés

Complexe pharmaceutique de Sanofi Algérie : Les patrons d’officines rassurés

Écrit par Bouzid Chalabi

A travers l’inauguration du complexe industriel pharmaceutique de Sidi Abdellah par le groupe français Sanofi, c’est l’industrie pharmaceutique nationale qui accentue sa progression en matière de production locale de médicaments.

Ainsi, l’objectif fixé d’atteindre les 70% de couverture des besoins nationaux en la matière pourrait se concrétiser d’ici la fin de l’année prochaine, dès lors où ce complexe va produire une centaine de spécialités pharmaceutiques fort consommées chez nous et qui, par ailleurs, pèsent lourdement sur la facture d’importation nationale. En effet, ces spécialités couvrent différentes aires thérapeutiques telles que le diabète, la cardiologie, la neurologie, la psychiatrie et la production d’antalgiques dont les médicaments nécessaires à leur traitement sont en nette croissance en volume ces dernières années.

Pour en savoir un peu plus sur l’intérêt de ce complexe pour les besoins du pays en matière de produits pharmaceutiques, nous avons tenté de récolter quelques avis de responsables, parties prenantes dans le secteur. Pour M. Belaroussi, membre du Syndicat national algérien des opérateurs d’officines (Snapo), contacté par nos soins, le complexe industriel de Sanofi Algérie est d’un grand intérêt pour le pays. Et d’expliquer : «Il y aura beaucoup d’impacts positifs, notamment en ce qui concerne le prix des médicaments produits dans ce complexe. Ils seront nettement moins chers que ceux importés, non sans parler de leur disponibilité, éliminant ainsi le risque de ruptures de stocks.

Comme il va former des spécialistes en la matière. Et je ne saurai vous dire combien nos volumes d’importation de médicaments spécifiques à certaines pathologies lourdes, dont souffrent des centaines de patients, vont baisser et par ricochet, la facture diminuera sensiblement ».

Du côté de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), les quelques membres que nous avons pu joindre par téléphone sont d’avis que le complexe en question aura un impact important dans la mesure où de nombreux médicaments qui, parfois, sont introuvables dans les officines, vont devenir disponibles en permanence. « On peut avancer que de nombreuses classes de médicaments ne feront plus l’objet de pénuries car le complexe pharmaceutique de Sidi Abdallah va répondre largement à la demande nationale.

Autre impact important, les médicaments issus des chaînes de production du complexe n’auront rien à envier à d’autres produits par Sanofi sous d’autres cieux. Toujours au registre des impacts positifs de ce complexe, il y a lieu de souligner, compte tenu de ses capacités de production, qu’une « partie de sa production sera exportée, générant ainsi des entrées en devises au Trésor public » ont témoigné à l’unanimité nos interlocuteurs, membres actifs de l’Unop. Ces derniers estiment que l’entrée en production de ce complexe « va libérer les opérateurs de pharmacie du spectre des pénuries à répétition ».

Il y a lieu de savoir aussi qu’à l’Unop, on avance depuis quelques mois qu’une couverture de 70 % des besoins du pays en médicaments est tout à fait réalisable. Une perspective qui tient la route dès l’instant où les responsables du complexe pharmaceutique de Sanofi Algérie ont affirmé que leur complexe a une capacité de production de plus de 100 millions d’unités par an. Ce qui, selon ces derniers, va augmenter progressivement la production des médicaments spécifiques aux pathologies citées plus haut pour la porter à 80% contre 65% actuellement.

Pour rappel, la production locale de médicaments, qui représentait 25% en 2008, a atteint les 47% en 2017. Dans un marché passé de 1,9 milliard de dollars à 3,8 milliards, l’industrie pharmaceutique nationale durant cette même période a évolué de 473 millions de dollars à 1,8 milliard de dollars. Comme il faut savoir que durant la période 2008-2016, la consommation nationale de médicaments a connu une croissance annuelle moyenne de près de 9,3 %.