Les services de la police judiciaire se sont saisis de l’affaire des scandales des complexes sportifs dans un nombre de wilayas et ont enquêté sur l’affaire des enveloppes colossales débloquées.
Pour rappel, le ministère de la Jeunesse et des Sports a engagé des dizaines de commissions pour enquêter sur les affaires qu’a connues le secteur, et malgré les réactions des différents ministres qui se sont succédé les personnes impliquées parviennent toujours à passer entre les mailles du filet de la justice. C’est pourquoi la police judiciaire a voulu s’impliquer en vue d’élucider ces multiples affaires.
Le complexe sportif de proximité de Miliana, dans la wilaya d’Aïn Defla, en est le meilleur exemple de mauvaise gestion pour lequel le Trésor public a dégagé une enveloppe de 8 milliards de dinars. Echorouk dispose à ce sujet de photographies illustrant fort bien la situation déplorable dans laquelle se trouve ce complexe.
Selon les conclusions de l’enquête menée par lesdits services, un rapport détaillé avait averti de mettre la première pierre de ce projet à construire dans un terrain incompatible et marécageux, surtout en hiver, ce qui risque de voir cette structure submergée par les eaux pluviales.
Les photos dont dispose Echorouk témoignent également du « bricolage » qu’effectuent les responsables de cette structure sportive, dont les salles se transforment en piscines à cause de l’infiltration des eaux, évacuées à l’aide des pompes. En outre, ils laissent à l’abandon des équipements sportifs exposés au risque d’endommagement.
La situation du complexe olympique Mohamed-Boudiaf ne fait pas exception. Le moins que l’on puisse dire est que son état est « catastrophique », dont un rapport de la police judiciaire fait état de 1 237 milliards de centimes débloqués pour les travaux d’entretien et d’aménagement, dont le but escompté est loin d’être atteint. A titre illustratif, pas moins de 23 milliards ont été dépensés pour l’acquisition de sièges défectueux, 80 milliards pour l’achat des tableaux électroniques contrefaits en Chine, une pelouse impraticable dont les travaux ont été attribués à une société néerlandaise. A cela s’ajoutent les dizaines de marchés douteux ayant précipité le limogeage en 2008 de l’ex-directeur du Complexe, Rachid Zeroual, comparu devant le tribunal de Bir Mourad Rais à Alger au cours de la même année. Idem pour le lycée sportif de Draria, dont les services de sécurité ont révélé des affaires de surcharge des factures des importateurs.