Le projet de réalisation d’une usine de vapocraquage d’éthane, entre l’entreprise nationale d’hydrocarbure Sonatrach et le géant pétrolier français Total, semble bien compromis.
Selon la presse française, les autorités algériennes auraient informé Jean-Marc Ayrault de leur décision d’abandonner le projet, pendant sa visite à Alger le 15 décembre dernier. Le Premier ministre Français était accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires dont faisait partie le directeur Afrique du Nord du Group Total, Jean-Daniel Blasco, qui comptait lever définitivement, les obstacles techniques et financiers auxquels est confronté ce projet stratégique, au cours de cette visite de haut rang. Mais apparemment, les pouvoirs publics ont opposé une fin de non-recevoir au pétrolier français.
D’un coût global estimé à plus de 5 milliards de dollars, le contrat a été signé, entre la Sonatrach et Total, en 2007. Mais le projet avait été mis en veilleuse juste après la promulgation de la règle des 51/49. La partie française s’est, finalement, pliée à la nouvelle règle régissant l’investissement étranger, en prenant 49% du projet.
Une autre étape de discussions, entre les deux groupes a été, alors, déclenchée pendant plusieurs mois, sur le lieu de la fourniture de l’éthane. Sonatrach préférait Hassi-R’mel, dans la wilaya de Laghouat, alors que Total privilégiait Arzew, à Oran, lieu de l’implantation de la future usine. Finalement, le groupe français a accepté la proposition de la compagnie nationale.

De ce fait, les deux parties se sont mis d’accord sur le principe de l’extraction de l’éthane à Hassi-R’mel, par la Sonatrach qui le livre, sur le même lieu, à Total. Cependant, les négociations, entre les deux parties, sur le prix de l’éthane extrait et vendu par Sonagraphe sont restées toujours en suspens.
Le projet semble arriver à une voie sans issue. Un renoncement, de la part des pouvoirs publics d’un tel projet, tant important pour l’économie française et en particulier, pour le groupe pétrolier Total, représenterait une douche froide dans les relations économiques entre Alger et Paris.
Nabil Nehlil