La fuite des compétences algériennes a atteint la vitesse d’une hémorragie. Que faire devant cette inexorable saignée ? Depuis des années, les autorités n’ont pas réussi à inverser cette tendance malgré les multiples tentatives pour juguler « la fuite des cerveaux ». Aucune recette n’a pris, les concernés ayant trouvé ailleurs de meilleures conditions de travail et un climat valorisant leurs capacités. Colloques, séminaires et autres rencontres n’ont pas convaincu cette élite expatriée.
La marginalisation, qui a marqué nombre des compétences, est restée comme un traumatisme qui entrave la perspective de leur retour. Patriotisme oblige, certains chercheurs, encore méfiants à l’idée de revenir, ont proposé les moyens techniques aidant, d’apporter leur expertise nécessaire au développement du pays, tout en restant là-bas. Pour eux, le choix est simple : l’exil et rester à l’écoute des attentes du pays. Il est vrai que les mesures annoncées par différents gouvernements pour capter ce gisement de savoir sont perçues comme des solutions de replâtrage qui ne prennent pas en compte la véritable problématique qui se pose. En fait, c’est l’absence d’une politique et d’une vision en matière de recherche et d’infrastructures qui est mise en avant pour rejeter l’offre aux relents plus politiques que pragmatiques. Fidèle à la logique du gouvernement, le ministre de la Solidarité et de la Communauté à l’étranger n’a pas dérogé à la règle en allant plaider la cause du besoin du pays de ses compétences à l’étranger dans les capitales européennes. Avec comme à l’accoutumée, une forte dose de patriotisme et de promesses comme argument convainquant pouvant ramener ces cerveaux à opter définitivement pour le retour au pays et participer à son essor. Une démarche, en fait, qui ne répond pas aux attentes de ces compétences qui jouissent de tous les moyens pour exercer, et les sécuriser.
En lieu et place d’une démarche claire, d’une vision précise incluant tous les paramètres liés aux besoins des compétences, de leurs missions, la cible a droit à un discours politique avec sa rhétorique qui place l’intérêt bien loin de l’objectif recherché, à savoir la persuasion de l’élite expatriée de revenir au pays.