L’esplanade jouxtant la présidence de la République tient désormais lieu d’Assemblée nationale. C’est là que les catégories les plus fragilisées viennent revendiquer leurs droits. Cette régression qui rappelle les époques où les esclaves attendaient leur pitance devant le palais des seigneurs démontre aussi le mépris du système devant la détresse et la colère du peuple algérien.
Même l’empereur du Japon a ouvert une de ses résidences à ses sujets pour témoigner sa compassion devant leurs épreuves. Chez nous, la surdité et l’arrogance précèdent invariablement la répression. Dernières victimes, les contractuels qui demandent leur intégration dans le corps enseignant ont été durement réprimés à El-Mouradia. Blessés, certains d’entre eux ont été dirigés sur l’hôpital. Le RCD condamne avec la plus extrême vigueur ces agressions et assure les contractuels de son entière solidarité dans leurs luttes légitimes.
Au lieu de servir une vraie politique de développement nationale, le budget de l’Etat est dilapidé dans des projets aux coûts faramineux ou des opérations de distraction de la jeunesse aussi irresponsables que démagogiques. Entre le quotidien du peuple et le sommet de l’Etat, il n’y a ni administration ni recours. Trop d’injustices, trop de mensonges, trop de violences ont créé une crise de confiance que plus rien ne peut compenser.
Pour autant, le pouvoir ne semble pas vouloir lire et entendre ce marasme. Assurés de s’être suffisamment équipés pour tout réprimer, forts des stratégies de division de la collectivité nationale qu’ils ont provoquée et sécurisés par l’étouffement politique de la société ; les dirigeants se braquent et se referment sur leurs certitudes.
«Alger n’est ni Tunis, ni le Caire», clament-ils. Sans doute. Au regard des fractures politiques et sociales qui déchirent notre pays, la situation est malheureusement plus grave qu’en Tunisie et en Égypte. La poudrière algérienne est pourtant celle dont le potentiel d’explosion est le plus fort. Ses conséquences sur la nation et la région seront dévastatrices. L’aveuglement du pouvoir devant les risques de désintégration nationale et de déstabilisation régionale rend encore plus impératifs la mobilisation et le rassemblement des forces patriotiques.
Alger le 28 mars 2011
Le RCD