Communication gouvernementale: Le coup d’accélérateur de Sellal

Communication gouvernementale: Le coup d’accélérateur de Sellal

La communication institutionnelle accompagne l’exercice du pouvoir. Elle permet au citoyen d’être informé de l’action du gouvernement, les mesures dictées et les services proposés. Le gouvernement est dans l’obligation d’apporter des réponses, définies par une politique gouvernementale claire, à l’ensemble des problématiques qui se posent au pays. En communiquant sur les réseaux sociaux, les dirigeants n’innovent pas, ils investissent désormais dans une communication qui leur permet de contrôler leur message et le rendre «viral», c’est-à-dire à même de se propager d’un citoyen électeur à un autre sans le concours d’autres moteurs médiatiques que l’intérêt suscité par ce message. Les réseaux sociaux ne sont plus l’apanage d’un public jeune, bien au contraire.

Investi de l’immense mission de mettre en oeuvre sur le terrain l’ambitieux programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal, est dans l’obligation de multiplier les prises de parole et de diversifier les canaux de communication. C’est dans ce cadre, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, vient d’ordonner aux membres du gouvernement de créer des comptes sur les réseaux sociaux pour répondre aux préoccupations des Algériens. Les initiés des réseaux sociaux sont un peu étonnés d’apprendre qu’en 2017, il y a encore des ministres, pour ne pas dire la plupart, qui sont absents de ces réseaux.

Aujourd’hui, les seuls ministres qui sont actifs et ont une visibilité sur les réseaux sociaux sont, Abdessalem Bouchouareb, Hamid Grine et Amar Ghoul, quand il était aux affaires. En intégrant officiellement, même tardivement, l’équation «réseaux sociaux» à ses outils de communication, le gouvernement veut s’offrir un puissant média alternatif. Abdelmalek Sellal a toujours eu ce courage et cette sincérité de reconnaître qu’il y a un sérieux problème au niveau de la communication institutionnelle, «nous avons un programme de communication, nous avons aussi un problème de mentalités», a répété à plusieurs reprises le Premier ministre. Il est bien conscient que la majorité des membres de son Exécutif a excellé dans les couacs de communication, la communication de très nombreux ministres a été un fiasco.

Les réseaux sociaux font figure de plus grands médias au monde, ils sont la déclinaison logique et naturelle de l’explosion du numérique. L’Algérie n’a pas le droit de rester en rade de cette révolution technologique, qui est en train de tout bouleverser. Aujourd’hui, les géants du numérique ont pris le pouvoir, un pays comme le Danemark, vient de nommer un ambassadeur auprès des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple), ce n’est pas rien.

A défaut de changer de disque dur, le Premier ministre va changer les logiciels, il veut de l’action et de la visibilité sur la Toile. Il exige une communication efficace. Abdelmalek Sellal, qui est un Premier ministre qui veut abandonner les vieilles recettes, ne veut en aucun cas rester en décalage avec l’état d’esprit des Algériens qui réclament des gouvernants une information fiable. Abdelmalek Sellal veut communiquer et faire passer bien des messages en instruisant ses ministres d’investir les médias sociaux, il veut parler à cette importante frange de la société qui a un grand désir d’avenir, et qui veut du jeune, du frais et du moderne.

La bataille de la communication du gouvernement, doit commencer par capter l’opinion, frapper fort et marquer les esprits. Le gouvernement et le pouvoir ont trop perdu de temps dans ce domaine, ils ont longtemps joué la défensive sur les réseaux sociaux, voire déclarer forfait dans certaines situations. Comme dans une partie de football, à force de se replier derrière et de subir les assauts, on finit par perdre le match. C’est un peu ce qui est arrivé au gouvernement sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Abdelmalek Sellal, a décidé de «jouer» le match «réseaux sociaux», il était grand temps, car un Etat comme l’Algérie n’a pas le droit d’abandonner et de négliger cet incontournable outil, c’est là que ça se passe désormais, si on veut rester dans la course pour pouvoir inventer le futur!