Communication, constitution d’un front interne et défis sécuritaires à relever, L’heure de vérité

Communication, constitution d’un front interne et défis sécuritaires à relever, L’heure de vérité
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Les réserves de changes du pays qui avaient atteint à un moment près de 200 milliards de dollars ne pourraient plus financer l’économie nationale

Maintenant que tout le monde admet que la situation est extrêmement difficile, tout le monde est appelé à contribuer afin que cette conjoncture soit dépassée sans dégâts.

L’heure est grave. Menace terroriste à l’intérieur, insécurité aux frontières et perspectives économiques sombres. L’Algérie doit faire face à une situation explosive qui exige sérénité, rigueur et responsabilité.

Pour le gouvernement et pour les citoyens, l’heure est à la vérité. Sur le plan économique, la situation n’est guère reluisante. Avec la chute brutale des prix du pétrole, principale ressource financière du pays, l’Algérie a perdu 50% de ses recettes. Pour faire face à la situation, elle a commencé à puiser dans les réserves de changes, soit près de 20 milliards de dollars pour les seuls trois premiers mois de l’année en cours.

LG Algérie

Le Premier ministre, emboîtant le pas aux experts et spécialistes, a tiré récemment la sonnette d’alarme en soulignant qu’à l’horizon 2019, les réserves de changes du pays qui avaient atteint à un moment près de 200 milliards de dollars ne pourraient plus financer l’économie nationale, en cas de poursuite de la baisse des prix du pétrole qui a perdu près de 50% de sa valeur en quelques mois seulement. En effet, les recettes de pétrole et de gaz ont baissé de près de 50% au premier trimestre de 2015, poussant le gouvernement à puiser plus de 19 milliards de dollars dans les réserves de changes en l’espace de trois mois, selon une note de la Banque d’Algérie. Dans cet exercice difficile de dire la vérité aux Algériens, pour les préparer à toute éventualité, le message du Premier ministre a été relayé par le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Ce dernier a préconisé de dire la vérité aux Algériens, loin des discours pupulistes.

Dans cette conjoncture difficile, il incombe au gouvernement de convaincre et de faire accepter les mesures d’austérité aux citoyens, habitués ces dernières années aux grandes dépenses en raison de la distribution de l’argent pour acheter la paix sociale. Maintenant que l’argent n’est plus disponible comme avant, le gouvernement qui avait appelé, par la voix de son premier responsable, à la solidarité doit faire preuve de beaucoup d’imagination et d’initiative.

Pour les observateurs, il faudrait corriger les lacunes en matière de communication et trouver les éléments et moyens à même de communiquer mieux et bien.

En panne jusque-là, la communication institutionnelle peine à sortir du Moyen Âge. Pour combler un tant soit peu le vide, le ministre de la Communication, Hamid Grine, s’est réuni, ce 13 juillet, avec les chargés de communication des différents ministères et de quelques institutions publiques dans l’optique de concevoir et formaliser un plan de communication institutionnelle homogène.

Cette réunion vise à définir une communication globale, notamment en ce qui concerne la communication gouvernementale, dans ce qu’elle a d’engageant pour la politique du gouvernement.

L’autre défi qui se pose à l’Algérie guettée par des dangers de toutes natures (sécuritaire, économique, sociale et politique) est de sortir de cette conjoncture haut la main. Il n’est plus «rentable» que pouvoir et opposition s’accusent les uns les autres de vouloir porter atteinte à la stabilité et la sécurité, si fragiles, du pays. La constitution d’un front interne est revendiquée par plusieurs partis politiques pour déjouer toutes les manoeuvres, surtout externes avec des complicités internes, visant la déstabilisation du pays. Comment alors amener toute la classe politique à constituer ce front qui placerait l’Algérie avant et au-dessus de tout?

Le Parti des travailleurs (PT), qui voit les complots provenant de partout, fait de cette question son cheval de bataille. Même l’Armée nationale populaire (ANP) qui ne cesse d’appeler à la «vigilance permanente» pour relever les défis sécuritaires a fini par plaider pour la construction d’un front interne solide. Dans l’éditorial du dernier numéro de sa revue (El Djeich), l’Armée estime que «la constitution d’un front intérieur solide et harmonieux» est un élément fondamental sur lequel doit reposer la stratégie du pays afin de faire face à toute menace potentielle.

L’éditorialiste de la revue El Djeich préconise «la constitution d’un front intérieur solide et harmonieux en mettant l’accent sur le renforcement et la consolidation du sentiment d’appartenance nationale et du sens patriotique ainsi que l’enracinement de ses hautes significations, dans l’esprit et le coeur des citoyens en général et des militaires en particulier».

Pour l’ANP, «la force de l’unité nationale et de la cohésion du front intérieur» sont les «gages de la préservation de l’intérêt national, de la sécurité et de la stabilité du pays». Et si l’ANP produit un tel discours, c’est que le danger et la menace sont vraiment sérieux et appellent une mobilisation sans faille. Maintenant que tout le monde admet que la situation est extrêmement difficile, tout le monde est appelé à contribuer afin que cette conjoncture soit dépassée sans dégâts.