La communauté algérienne établie au Canada veut casser les stéréotypes et les préjugés. Les Algériens installés au Québec ne sont pas seulement des immigrés partisans des accommodements raisonnables qui travaillent au noir ou qui recourent au BES (Bien-être social). Ce sont ces clichés qui ont la peau dure que des associations de la communauté nationale établie au Canada s’emploie à combattre.
C’est ainsi que vendredi soir, lors du premier gala de la Communauté des Algériens unifiés du Canada (CAUC), un organisme fondé en décembre 2016 par trois médecins algériens dont le fils de Mohamed Khider, les présents ont fait un plaidoyer pour une meilleure intégration dans la société d’accueil. Ce premier rendez-vous de la communauté algérienne a coïncidé avec la Fête de l’Indépendance nationale. La soirée a été rehaussée par la présence de l’ambassadeur et des représentants du consulat général d’Algérie. L’association, selon ses fondateurs, poursuit l’objectif de préserver et d’enrichir la culture et l’identité algériennes.
“Cette soirée constitue pour nous une opportunité pour rappeler notre lien affectif fort avec notre pays d’origine, l’Algérie, et de réaffirmer notre attachement pérenne et notre communauté de destin avec notre grande famille canadienne”, soutiennent les organisateurs. Pour ces derniers, la communauté algérienne “ambitionne de s’affirmer comme vecteur d’une culture plurielle, capable de contribuer à l’enrichissement du Canada”. La Communauté des Algériens unifiés du Canada veut aussi jouer le rôle d’interface entre la communauté algérienne qui prend de plus en plus du poids numériquement et les autorités québécoises et canadiennes. Les fondateurs de la CAUC disent travailler pour une meilleure visibilité et une intégration socioéconomique réussie des Algériens dans la société d’accueil.
Il n’est pas inutile de rappeler que les Algériens sont la communauté la plus touchée par le chômage, notamment dans la grande région de Montréal où les communautés immigrées sont concentrées. Si le taux de chômage au Canada est établi à 6,5%, selon les chiffres de Statistique Canada, les Maghrébins affectés par le chômage se recrutent dans une proportion de 15%, voire plus. Lors du gala de ce vendredi auquel ont pris part des personnalités québécoises et canadiennes, dont la ministre canadienne du Patrimoine, Mélanie Joly, cette réalité a été rappelée à l’assistance qui n’a pas aussi oublié la tragédie du 29 janvier lorsque six personnes ont été assassinées à la mosquée de Québec. Dans sa prise de parole, le président de la CAUC, Mehdi Khider, a avoué que son organisation n’a pas la prétention de représenter tous les Algériens du Canada. “Nous voulons être reconnus à notre juste valeur”, dit-il. Pour sa part, l’ambassadeur d’Algérie à Ottawa, Hocine Meghar, a salué l’initiative de la CAUC. Plus de 100 000 Algériens sont installés au Canada.