La communauté algérienne établie à l’étranger, qui a commencé à voter pour les législatives du 10 mai, sauf en France où le vote est prévu mardi, est « un capital en déperdition à exploiter » au mieux par l’Etat afin de l’impliquer dans le développement économique du pays, ont suggéré dimanche des représentants de l’association « Maison d’Algérie » qui active dans la région Aquitaine, à Bordeaux.
Les président et vice président de l’association, en l’occurrence MM. Mohamed Ouahab et Mohamed Bachir Baba Arbi, ont regretté que les compétences des ressortissants algériens à l’étranger soient « non exploitées » par le pays d’origine qui pourrait les employer au plan économique, institutionnel et culturel.
Dans un bref entretien à l’APS, les responsables de cette association créée en 2001, ont affirmé « l’attachement et le fort sentiment d’appartenance à la patrie qui sévit parmi les adultes, les jeunes et les moins jeunes », contrairement à des idées reçues, ainsi que leur « entière disposition à servir le pays pour peu que ce dernier le demande ». « La grande majorité est orpheline d’un repère identitaire, non seulement parmi les émigrés d’antan et leur descendance mais aussi ceux qui ont émigré pendant les années 1980 pour suivre des études et c’est surtout parmi ces derniers aux capacités incommensurables que l’Algérie doit puiser », a expliqué M. Baba Arbi, anthropologue et psychologue du travail émigré depuis 1981.
L’association Maison d’Algérie, qui se veut un « relais social » pour les Algériens de Bordeaux, appelle les autorités concernées à relancer le projet de conseil consultatif des Algériens à l’étranger, prévu « officiellement » depuis quelques années. M. Baba Arbi a souligné l’urgence de la mise en place de ce conseilqui serait une structure sociale, culturelle et économique représentative de la communauté algérienne, semblable à l’ancienne Amicale des algériens en France, mais avec des objectifs plus larges qui engloberaient l’investissement économique. Cette structure permettrait aussi un échange culturel et scientifique entre les deux rives de la Méditerranée, selon ce ressortissant qui a insisté sur l’importance pour l’Algérie de « tirer profit » de ses enfants à partir de l’étranger et de les impliquer dans son développement global.
Une dizaine d’associations de ressortissants algériens activent dans la région Aquitaine. L’association « Maison d’Algérie » est la plus connue et la plus active de l’avis de quelques Algériens rencontrés à Bordeaux. Elle organise des rencontres intellectuelles, d’écoute et d’échange et tente d’être une passerelle entre les générations, soutient les enfants en difficulté scolaire, anime des ateliers d’apprentissage, intervient en médiateur entre les couples en conflit et instruit les membres de la communauté sur diverses questions notamment l’assurance rapatriement de corps vers l’Algérie, selon ses responsables.
La mission que « Maison d’Algérie » place en tête de toutes les autres, est celle de maintenir les liens des Algériens de Bordeaux avec la mère-patrie,ont-ils souligné.
Les organisations algériennes en France sont régies par les loisfrançaises