Il y a du «chaud» et du «froid» au sein de la classe politique concernant l’éventuelle mise en place d’une commission nationale pour la confection d’une nouvelle Constitution pour le pays, à l’initiative du président de la République.
Certains partis politiques adhèrent «sans condition» au principe d’associer des experts en la matière et des formations politiques et d’autres attendent pour voir en quoi consiste les prérogatives et les mécanismes de fonctionnement de cette instance avant d’adhérer à cette démarche présidentielle d’envergure nationale. Dans cette optique, le FLN se met à l’heure de ses réformes en mettant en place, hier, des groupes de travail .
Le RND affirme d’emblée, par la voix de M. Miloud Chorfi, porte-parole de ce parti, que sa formation apportera «sans nul doute sa pierre à l’édifice», puisqu’il compte «assurément» prendre part à cette commission, une fois mise en place par la plus haute autorité du pays. Chorfi salue, à l’occasion, cette décision du chef de l’Etat qui ambitionne d’élargir la concertation au plus grand nombre des acteurs politiques de la scène nationale, même les formations qui ne sont pas représentées au sein du Parlement. «C’est un acte positif», déclare-t-il, en attendant de connaître les orientations du président en ce sens.
Du côté du MSP, la question est abordée avec plus de «distance», étant donné qu’il attend pour connaître «la nature, la composante et les prérogatives de cette commission», indique M. Mohamed Djoumaa, chargé de communication du parti, qui, toutefois, se dit «favorable» à ce principe en se disant «prédisposé à participer aux discussions autour de l’amendement de la Constitution». Djoumaa estime que ce qui importe le plus est de «peaufiner une Constitution qui soit l’œuvre d’une large consultation formant un consensus national». Par ailleurs, le MSP a proposé, en parallèle, «d’instaurer un dialogue avec les partis et le peuple autour de cette question afin de traduire «véritablement» le choix populaire. Il se dit, cependant, «contre», la soumission de cette nouvelle Constitution au Parlement, «mal élu, et contesté par de nombreuses formations politiques». Le parti de Soltani est pour l’option du référendum populaire.
Le FNA est visiblement embourbé dans une toute autre logique, puisqu’il déclare que «cette démarche est vide de sens, car la priorité de l’heure n’est pas de changer la Constitution». Moussa Touati, président de ce parti, contacté, hier, par téléphone, a estimé qu’il est temps de toucher du doigt les véritables problèmes de la société. Il s’interroge, cependant, si la prochaine Constitution sera semblable «aux six autres promulguées depuis l’indépendance». «Pourquoi elles n’ont pas duré ?», s’interroge-t-il.
M. Djamel Benabdslam, secrétaire général d’El Islah, fait savoir aussi qu’il faudrait lever le voile sur les contours de cette commission pour ensuite se prononcer. Notre interlocuteur, accueille favorablement l’appel du président de la République pour la consultation et le débat autour de l’amendement de différents textes de loi, en précisant qu’il est important de connaître les mécanismes de fonctionnement de cette commission sur la révision constitutionnelle. Il indique, à cet effet, que son parti a déjà mis en scène une initiative nationale qui tient compte de ces différents aspects dans le cadre «d’un changement pacifique». À noter que le FFS a déjà tranché par rapport à cette question en affirmant qu’il ne prendra pas part à cette commission.