COMMISSION NATIONALE DE SURVEILLANCE DES ÉLECTIONS : «Le citoyen est indifférent aux élections locales»

COMMISSION NATIONALE DE SURVEILLANCE DES ÉLECTIONS :  «Le citoyen est indifférent aux élections locales»
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La commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) confirme le constat fait par la presse et les partis politiques sur le «sentiment d’indifférence» et le «manque d’intérêt» des citoyens à l’égard des élections locales prévues le 29 novembre, selon son président Mohamed Seddiki.

Cette campagne n’a eu aucun effet positif sur la vision qu’ont actuellement les citoyens des élections, nous a-t-il dit. «Il y a une abstention totale et une absence visible des citoyens qui ne donnent aucune importance à ces joutes. Dix jours sont passés depuis le lancement de la campagne électorale sans que les meetings ne changent les comportements des citoyens envers ce rendez-vous», dira  M. Seddiki. Il affirme que «toutes les commissions de surveillance des élections ont été installées aux niveaux des wilayas et des communes» en dépit du «retard accusé dans cette mission».

M. Seddiki dira que «la commission nationale poursuit sa mission exactement comme elle l’a accompli durant les législatives», c’est-à-dire «recevoir et examiner les plaintes des formations politiques et les transmettre aux instances habilités à intervenir pour régler les problèmes soumis». Le crucial problème sur lequel se penche actuellement la CNSEL, ce sont «les recours déposés par certain partis sur des cas de candidats ayant des antécédents judiciaires mais dont les dossiers ont été validés par la commission des magistrats». Selon le président de la CNSEL, il y aurait quatre cas de ce genre au niveau national. «Nous allons examiner les cas et saisir la commission des magistrats une nouvelle fois pour trancher définitivement sur ces cas», dira-t-il.

Les grandes entreprises bafouent l’instruction de Sellal

Il relèvera également le non-respect par les grandes entreprises nationales comme Sonatrach et Sonelgaz de l’instruction donnée par le Premier ministre sur «la libération des candidats de leurs obligations professionnelles pour leur permettre d’animer leur campagne électorale». «Nous avons reçu plusieurs plaintes de ce genre. Ces grandes entreprises bafouent cette instruction pénalisant ainsi les candidats qui ne peuvent pas se consacrer à leur activité politique en cette période cruciale.»

Sur le déroulement de la campagne électorale, M. Seddiki avoue que la commission a reçu plusieurs plaintes de la part des formations politiques dénonçant «un certain nombre de dépassements» enregistrés depuis son lancement le 4 novembre dernier. Il citera, entres autre, des plaintes routinière comme «des dépassements liés au non-respect de l’affichage ou l’affichage anarchique» observé dans plusieurs communes. A propos des panneaux d’affichage réservés à certaines formations politiques mais qui sont restés vierges depuis le début de la campagne, M. Seddiki impute cela «au manque de moyens chez certains partis».

«Il y a des formations politiques très pauvres qui ne disposent même pas d’un budget pour confectionner les affiches. Ces formations notamment celles qui ont été récemment agrémentés n’ont pas encore reçu la subvention de l’Etat pour pouvoir travailler à l’aise», a-t-il indiqué. Il impute également le retard enregistré dans l’affichage par les autres formations politiques au «retard enregistré dans l’attribution de la numérotation des partis sur les plaques d’affichage».

Il a affirmé que ces recours seront introduits auprès de la commission des magistrats et annonce la tenue d’une rencontre nationale visant «à examiner les problèmes rencontrés par les commissions locales dans l’accomplissement de leur mission» avant la fin de la campagne électorale. Cette rencontre nationale, explique M. Seddiki, sera organisée une fois que la mission d’inspection dépêchée par la CNSEL achèvera son travail et élaborera son rapport final sur «les conditions et les moyens mis à la disposition des commissions dans toutes les wilayas».

N. B.