Les députés adoptent la publication du rapport d’enquête sur la pénurie de certains produits
Le monopole de Cevital, la mauvaise organisation du marché national suite à la privatisation des offices nationaux d’appro- vi- sionnement et de distribution doublés par la surenchère et la faiblesse de l’Etat en matière de contrôle et de régulation du marché national devant la hausse des matières premières sur le marché mondial ainsi que le comportement et les craintes des opérateurs, grossistes et détaillants face à l’application des chèques de facturation de plus de 500 000 DA.
(Les raisons de la hausse et de la rareté des produits du sucre et de l’huile, du lait en poudre et de ses dérivés, du blé dur et tendre). Pour rappel, la commission n’est pas habilitée à se prononcer sur les responsabilités des événements mais de définir les causes et les circonstances ayant cau-sé la pénurie de certains produits de large consommation, dans la mesure où les responsables des événements ont été traduits devant la justice.
L’Assemblée populaire nationale a approuvé hier matin à l’unanimité la décision de publication du rapport final de la commission d’enquête parlementaire sur la pénurie, totale ou partielle, de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national, lors d’une plénière présidée par Abdelaziz Ziari, président de l’Assemblée.
Il s’agit de quatre produits : sucre, huile, lait et blé. Dans son rapport final, adopté par l’ensemble des députés présents hier, la commission d’enquête parlementaire a apporté ses conclusions et motivé les résultats de son travail d’investigation sur les cau-ses ayant entraîné la rareté et la hausse de certains produits de large consommation, tels les variétés de sucre et d’huile, le lait en poudre et le blé. En conclusion, des dysfonctionnements, des faiblesses de contrôle, de distribution et d’approvisionnement liées à la mauvaise organisation du marché national, ainsi que l’absence des mécanismes de régulation étatiques sont incriminés dans la pénurie et la hausse de ces produits enregistrées en janvier 2011. La commission d’enquête, composée de 17 députés de différents groupes parlementaires, a donc abouti à des résultats révélant que la hausse des matières premières sur le marché mondial ne justifie pas la rareté et la hausse de certains produits de large consommation sur le marché national, citant les variétés du sucre et de l’huile, importées par le monopole de Cevital, du lait en poudre et des variétés du blé causées par la désorganisation, le manque de contrôle et de régulation du marché national, en plus de l’absence d’instruments étatiques de lutte contre la concurrence, la surenchère et l’ampleur du marché parallèle. La commission d’enquête, après un semestre de travail et d’investigation, a remis le 12 novembre dernier son rapport final au président de l’APN, accompagné des documents référentiels et de tous les enregistrements audiovisuels des rencontres tenues depuis sa création le 20 avril 2011. Sitôt installés, ses membres ont établi un programme et un emploi du temps afin d’avancer dans leur mission. Ils ont à ce sujet procédé à l’audition de plusieurs responsables gouvernementaux, à l’instar des ministres de l’Industrie, des PME et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmeradi, des Finances, Ka- rim Djoudi, des Transports, Amar Tou, et celui de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Tem-mar, du gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, ainsi que des directeurs généraux des douanes et des impôts.
La commission a en outre entendu, dans le cadre de sa mission, les directeurs généraux de l’Office national interprofessionnel du lait et de l’Office national interprofessionnel des céréales, ainsi que des organismes et entreprises économiques et des opérateurs économiques activant dans les filières sucre et huile. Ils ont effectué plusieurs visites d’inspection et de travail dans les principales entreprises publiques et privées productrices de produits de large consommation subventionnées par l’Etat. La commission a également effectué des visites sur le terrain à travers plusieurs wilayas du pays en vue de prospecter les entreprises et unités publiques et privées pro- duisant les denrées alimentaires qui font objet de l’enquête. Houria A.
Conférence de presse du président de la commission d’enquête
Le chèque fait toujours peur
Le président de la commission d’enquête parlementaire, Mohamed Kamel Rezgui, a indiqué, dans une conférence de presse, que les visites effectuées par les membres de la commission au niveau des unités de production des produits objet de pénurie, ont permis de révéler que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national, ainsi que le déséquilibre en matière de distribution. Les manipulations et la peur de l’utilisation à propos de la facturation de chèques pour les valeurs de plus de 500.000 DA, une procédure de transparence introduite par le gouvernement dans la loi de finances 2011, ont amplifié les problèmes. Il a précisé qu’il n’était pas du ressort de la commission d’en imputer la responsabilité à des personnes ou des institutions, mais plutôt de définir les causes et les circonstances ayant causé la pénurie de certains produits de large consommation. Le président de la commission parlementaire a, en outre, relevé le monopole exercé par certains opérateurs sur le marché national, estimant que cette situation a engendré une faiblesse dans l’organisation du marché, comme il a tenu à préciser que la commission n’a pu auditionner, pour les besoins de son enquête, des représentants des commerçants de gros de différentes régions (Alger, Blida, Sétif, Oran) pour la simple raison qu’ils n’ont pas répondu à la convocation qui leur a été adressée, ajoutant que le président de l’APN en a été saisi et que l’affaire suit toujours son cours pour connaître les raisons exactes de l’absence de ces commerçants. H. A.