La décision de la commission indépendante de surveillance des élections locales de geler ses activités se veut une manière de mettre la pression sur le ministère de l’Intérieur et le Premier ministre – préalablement saisis – pour se faire entendre, suite aux revendications soulevées par cette instance.
La commission nationale de la surveillance des élections locales ( Cnsel) du 29 novembre a décidé de geler ses activités concernant l’installation des commissions de wilaya, a annoncé hier son président, Mohamed Seddiki, lors d’une conférence de presse animée au siège de cette instance.
Cette décision, prise à l’unanimité par les membres de la Cnsel, est motivée surtout par le refus, plutôt le «mépris» du ministère de l’Intérieur à donner suite aux revendications soulevées par la commission.
«Le ministère de l’intérieur fait la sourdre oreille et n’a donné aucune suite à nos revendications d’ordre politique», tempête Seddiki, ajoutant que la commission a saisi également le Premier ministre qui, regrette- t-il, n’a pas pris en considération les revendications de la Cnsel.
En outre, le conférencier a dénoncé les blocages énumérés dans un premier rapport périodique de cette commission indépendante à laquelle adhèrent les partis politiques politiques en lice pour les locales de novembre. Il s’agit surtout des difficultés à accéder au fichier électoral.
«À ce jour, la Cnsel ignore le nombre exact des électeurs et des recours introduits par les partis en lice auprès des instances de wilaya concernant les candidatures. Pour des raisons occultes, tout se fait à notre insu, y compris du retard constaté dans la Commission indépendante de surveillance des élections locales», peste Seddiki pour qui le gel se veut une manière de se faire entendre par le ministère de tutelle.
D’abord, le président de la commission relève des anomalies d’ordre administratif, à savoir le retard accusé dans l’installation de cette commission indépendante qui a intervenu après près de deux mois de la convocation du corps électoral, le 31 août dernier.
«La décision de geler l’installation des commissions de surveillance des élections locales se veut être un moyen pour se faire entendre auprès du ministère de l’Intérieur», a expliqué Seddiki, pour qui l’instance qu’il préside n’est pas une commission de soutien.
Par ailleurs, dans son premier rapport publié hier et dont nous détenons une copie, la commission a décliné, dans une première étape, sept recommandations. Ainsi, la Cnsel se démarque de toute responsabilité quant au retard qui risque d’entraîner des perturbations dans le déroulement des élections. La commission se démarque également de tout ce qui s’est passé pendant le dépôt des candidatures.
Enfin, la commission insiste à ce que les corps constitués votent dans leurs communes de résidence. Pour rappel, les membres de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales du 29 novembre prochain ont élu, plutôt reconduit, le 17 octobre dernier Mohamed Seddiki à la tête de la Cnsel.
Y. M.