Une commission de réflexion a été installée récemment pour examiner les moyens de rationaliser les subventions de l’Etat pour les produits alimentaires de base notamment le lait et les céréales, a indiqué lundi à Alger le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada.
Installée au niveau du ministère des Finances il y a une semaine, cette commission « a commencé à réfléchir sur les moyens de rationaliser les systèmes de soutien aux produits de base », a indiqué le ministre lors d’un colloque sur la sécurité alimentaire, organisé par le Forum des chefs d’entreprises (FCE).
Parmi les facteurs qu’aura à étudier cette commission, le ministre en a cité l’instabilité des marchés mondiaux des matières premières, en raison notamment des changements climatiques, nécessitant une politique de régulation rigoureuse.
Il s’agit aussi de se pencher sur le mode de consommation des Algériens de ces produits subventionnés étant donné que la consommation de ces produits, notamment le lait et les céréales, a fortement augmenté ces dix dernières années.
Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, l’Algérien consomme actuellement 247 kg par an de céréales contre 130 à 140 kg dans les pays voisins.
Pour le lait, la consommation annuelle par habitant est estimée à 147 litres, alors que l’OMS exige un seuil minimal de 90 litres.
Le ministre a souligné que la subvention accordée au lait et aux céréales représentait 80% du total du soutien de l’Etat à tout le groupe alimentaire qui compte aussi le sucre et l’huile.
« Nous devons nous atteler à étudier ce dossier afin de trouver des alternatives et alléger le budget consacré à ce soutien », a-t-il dit.
Interrogé sur la possibilité de réduire cette subvention, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a indiqué que la question de réduction n’était pas « à l’ordre du jour » et le soutien de l’Etat aux produits alimentaires ne représentait que 1,1% du PIB, donc ce n’est pas des sommes « faramineuses ».
« Par contre, il faudrait que la mécanique mise en place aide la production nationale et ne contrarie pas son développement. Donc il y a un travail technique et de méthodologie à mettre en place de manière à assurer l’approvisionnement de notre industrie et de nos marchés », a-t-il ajouté.