Commercialisation du gaz algérien sur le marché international, Yousfi contredit le PDG de Sonatrach

Commercialisation du gaz algérien sur le marché international, Yousfi contredit le PDG de Sonatrach
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L’Algérie est-elle confrontée à des difficultés pour commercialiser son gaz naturel ? Deux responsables de haut rang, directement concernés par la question, tiennent à ce sujet des avis contradictoires.

Le PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, affirmait samedi dernier «qu’il était difficile de maintenir les prix du gaz face à un contexte de crise économique», tandis que le ministre de l’Energie et des Mines a, pour sa part, une position différente. Une position qui s’inscrit a contrario de ce qu’a prôné le premier responsable de la compagnie des hydrocarbures. Pour Youssef Yousfi, «l’Algérie n’éprouve aucune difficulté pour commercialiser son gaz naturel».

Le ministre de l’Energie et des Mines, s’exprimant en marge de la réunion du Comité énergétique algéro-tunisien, ira encore plus loin en affirmant, en matière de commercialisation du gaz naturel sur le marché mondial, que «les choses se passent correctement», remettant ainsi en cause les propos de Abdelhamid Zerguine, il y a quelques jours. En effet, contrairement à ce qu’a déclaré le PDG de Sonatrach, le ministre de l’Energie a tenu à affirmer que «l’Algérie s’adapte au marché gazier international marqué par une baisse de la demande». Mieux, pour le ministre, il n’y a rien de dramatique dans cette situation.

«Nous n’avons pas de difficultés actuellement. La concurrence n’a jamais posé problème à l’Algérie pour la commercialisation de son gaz à l’international», a-t-il argué, ajoutant qu’il y a toujours eu de la concurrence depuis que le marché existe. Ainsi, Youssef Yousfi se démarque nettement du cri d’alarme lancé samedi dernier, et largement médiatisé, par le premier responsable de Sonatrach sur la difficulté de préserver les prix de vente du gaz algérien sur le marché international.

Un marché marqué, selon Abdelhamid Zerguine, par «une crise économique qui affecte aussi bien la demande que les prix». «Notre marge de manœuvre est difficile, car il n’y a pas de reprise économique forte.

Et lorsqu’il n’y a pas de reprise forte, commander le marché n’est pas uniquement l’apanage de Sonatrach», a reconnu M. Zerguine, repris par l’APS.

De l’avis des experts, Sonatrach, qui demeure un important fournisseur de gaz naturel pour les pays européens, fait face à une rude concurrence de la part de la société russe Gazprom. Les prix de cession pratiqués sur le marché européen sont inférieurs de 10% à 15% à ceux de l’Algérie, comme l’a déjà souligné dans l’une de ses contributions l’expert Abderrahmane Mebtoul.

K. A.