De nouvelles conditions d’importation des médicaments, fabriqués dans les pays arabes, seront fixées à partir de 2012. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a indiqué que « les pays arabes qui voudront mettre sur le marché national leurs médicaments sont appelés, à partir de cette année, à enregistrer automatiquement les produits pharmaceutiques algériens. »
Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a indiqué en marge des travaux de la Haute commission arabe technique du médicament, que « l’Algérie enregistre les médicaments étrangers commercialisés dans son marché, alors que « le médicament algérien trouve des difficultés d’enregistrement dans nombre de pays arabes ». A cet effet, le ministre a appelé les pays à travailler avec réciprocité avec elle en la matière. M. Ould Abbès a précisé que 912 molécules, produites par l’industrie pharmaceutique d’Etats arabes, notamment l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, sont commercialisées dans notre pays. Le Monde arabe comptabilise 300 millions de consommateurs de médicaments.
« Rien que l’Algérie et le Maroc totalisent 75 millions de consommateurs. C’est dire que c’est un marché important », a indiqué M. Ould Abbès qui a réaffirmé l’objectif du gouvernement de réduire, d’ici 2014, la part des importations à 30 % au profit de la production locale. S’exprimant à l’ouverture de la rencontre, le ministre de la Santé a indiqué que les investissements arabes en Algérie dans le domaine des médicaments ont atteint plus de 380 millions de dollars en 2011. La Jordanie vient en tête des investisseurs arabes en la matière (laboratoire Hikma avec 130 millions USD), suivie de l’Arabie saoudite (70 millions USD), les Emirats arabes unis (26 millions USD), l’Egypte (20 millions USD) et la Tunisie (10 millions USD). Le ministre a souligné, également, la nécessité d’une politique arabe commune du médicament, incluant notamment l’organisation, la distribution et le contrôle de ce produit. M. Ould Abbès a rappelé que l’Algérie possède, au niveau régional, le seul Laboratoire de contrôle de produits pharmaceutiques (LNCPP) agréé par l’OMS comme centre collaborateur. Le LNCPP procède, en cette qualité, à la mise en place de laboratoires nationaux de contrôle de médicaments dans 34 pays africains. De son côté, la représentante du Département de la santé et des aides humanitaires, responsable du secrétariat technique du Conseil arabe de la santé, Mme Leïla Nadjm, a souligné la nécessité de lutter contre la contrefaçon des médicaments pour gagner la confiance des citoyens et des structures sanitaires dans le monde arabe, faisant part, également, de l’attention qu’accorde l’organisation à ce secteur. La responsable a rappelé les efforts déployés par la Ligue arabe dans ce domaine avec l’étude et l’élaboration de textes juridiques en matière de fabrication des médicaments, et exhorté les ministres arabes de la Santé à mettre en place un accord commun sur un dispositif de lois pour la lutte contre la commercialisation de médicaments contrefaits. Dans le même cadre, elle a indiqué que la Haute commission technique arabe du médicament a rappelé, lors de sa dernière réunion au Caire, la nécessité de prendre en considération la question de la bioéquivalence après l’enregistrement du médicament et d’accélérer les procédures communes d’enregistrement.
Salima Ettouahria
Le gré à gré pour l’achat des médicaments essentiels
Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a annoncé, samedi, la suppression du crédit documentaire et son remplacement par le gré à gré pour l’importation des médicaments essentiels et des équipements médicaux d’urgence. L’Etat a procédé à « l’annulation du crédit documentaire (Credoc) pour ce qui est des médicaments essentiels » ainsi que certains équipements médicaux d’urgence, a précisé M. Ould Abbès. Il a ajouté, à ce propos, que ce crédit a été remplacé par les marchés publics de gré à gré simple pour « faciliter » l’acquisition de ces produits vitaux. Pour rappel, les centres spécialisés dans le traitement du cancer souffrent d’un grand déficit en matière de radiothérapie. En vue de palier à ce problème, les autorités publiques ont consacré une enveloppe financière pour l’acquisition de 57 appareils destinés à 22 centres anti-cancer dont certains sont déjà opérationnels.