Dans les quartiers populaires, les étalages de fortune, les marchands ambulants de fruits et légumes s’imposent comme maîtres des lieux aussi bien par la variété des produits qu’ils offrent que par les prix fort abordables qu’ils proposent.
Le mois de Ramadhan semble être un mois parfaitement propice à l’exercice du commerce informel. En effet, durant ce mois, nombreux sont les commerces de conjoncture à fleurir dans les villes du pays. Parfois, ces commerces sont si nombreux qu’ils se transforment carrément en marchés. C’est le cas notamment à Alger où des marchés ramadhanesques informels pullulent dans les quartiers. Ces marchés, qualifiés de «spécifiques», attirent de plus en plus de ménages, notamment ceux à faible revenu, qui viennent s’approvisionner en produits alimentaires et habillement à des prix relativement moins élevés.
Dans les quartiers populaires, les étalages de fortune, les marchands ambulants de fruits et légumes s’imposent comme maîtres des lieux aussi bien par la variété des produits qu’ils offrent que par les prix fort abordables qu’ils proposent. C’est le cas notamment à Hussein Dey, Kouba, Birkhadem, Rouiba, Bab Ezzouar, Sidi Fredj, etc., où les marchés spécifiques du Ramadhan dament le pion aux marchés couverts et autres commerces ordinaires. «C’est grâce à ces marchés que nous arrivons à acheter certains produits qui sont cédés à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués dans les commerces ordinaires», estime un client d’un marchand ambulant de légumes à Hussein Dey. Un autre client, du côté de Kouba, observe que «ces marchés ont aussi ceci de positif qu’ils se situent à proximité des lieux de résidence». «Ce sont les commerçants qui viennent vers nous.
Ce n’est pas le contraire. C’est une bonne chose, même si, du point de vue de la loi, ils sont considérés comme des fraudeurs», analyse-t-il non sans préciser que certains commerçants ambulants ont des registres du commerce.
Toutefois, ce ne sont pas seulement les marchés informels qui imposent leur loi durant le Ramadhan. Les foires ouvertes à l’occasion de ce mois sacré ont également pignon sur rue. C’est le cas notamment de celle qui se tient au niveau de l’esplanade du siège de l`Ugta à la place du 1er Mai où une soixantaine de chapiteaux sont dressés.
En effet, des milliers de gens y affluent. Avec plus de 50 chapiteaux, cette foire ramadhanesque propose des gammes variées de produits alimentaires et les prix appliqués sont généralement inférieurs de 15% à 25% à ceux des marchés ordinaires ou ceux des grandes surfaces commerciales et des supérettes. «Ce marché est devenu une tradition ramadhanesque pour une grande partie des Algérois, notamment ceux des quartiers de Sidi M’hamed, Belouizdad, Hussein Dey, les Anassers ou d’El Madania, qui viennent pour s’approvisionner à moindre coût», relève un client habitué, chaque Ramadhan, à se rendre à ce marché occasionnel. «Les prix sont accessibles, notamment ceux des fruits et légumes, les céréales, les produits laitiers et les boissons, avec une offre abondante même pour certains produits qui connaissent parfois des ruptures d’approvisionnement telles que le lait en sachet», observe un résident d’Hussein Dey.
En effet, tel que constaté sur les lieux, la pomme de terre est cédée à 35 DA/kg, la tomate à 30 DA, le piment doux à 70 DA, l’oignon à 30 DA, la laitue et l’aubergine à 50 DA, alors que pour les fruits de saison, les abricots sont vendus à 80 DA/kg, les fraises à 150 DA/kg, la pastèque à 45 DA/kg et le melon à 80 DA/kg.
La forte présence de la plupart des offices interprofessionnels alimentaires tels que l’Office national des légumes et viandes (Onilev) et l’Office national interprofessionnel des céréales (Oaic), à travers plusieurs chapiteaux, est l’une des caractéristiques de cette manifestation commerciale. A titre d’exemple, le lait en pack est cédé à 70 DA le litre et le prix de trois packs de jus d’un litre chacun est à 200 DA pour trois litres alors qu’un litre de jus est vendu à pas moins de 90 DA ailleurs, soit 270 DA pour trois litres dans les commerces ordinaires.
La même tendance est constatée pour toutes les catégories de produits non alimentaires, à savoir les vêtements pour enfants, les produits d’entretien et la vaisselle, qui sont cédés à des prix inférieurs de 10% à 20%. Il faut dire que, en plus des centaines de marchés informels improvisés à l’occasion du mois de Ramadhan dans plusieurs wilayas, plus d’une centaine de marchés spécifiques, dédiés à la vente des produits alimentaires de large consommation et d’habillement, ont été installés durant le Ramadhan à travers 45 wilayas, dans le but de stabiliser les prix et de préserver le pouvoir d’achat des ménages à faible revenu.