Commerce : Le plan de bataille spécial Ramadhan

Commerce : Le plan de bataille spécial Ramadhan

«Là où il y a la spéculation, nous serons présents.» C’est l’engagement du ministre du Commerce, Saïd Djellab, qui a mis en branle son plan de bataille anti-pénurie et anti-spéculation pour le mois de Ramadhan, les fêtes de l’Aïd el-Fitr et la saison estivale.

Reste à savoir si ce plan va être efficace, surtout dans la durée, pour protéger, un tant soit peu, le pouvoir d’achat des ménages terriblement malmené ces derniers mois. Jeudi, le ministre du Commerce a réuni son staff ministériel et les directeurs de commerce des 48 wilayas du pays pour l’ultime mise au point avant le jour J de cette bataille qu’il entamera aujourd’hui par la visite du marché de gros des Eucalyptus.

Seconde action inscrite dans l’agenda du ministre, toujours dans le sillage des préparatifs des actions pour le mois sacré, l’inauguration, place du 1er-Mai d’Alger d’un marché de proximité spécial Ramadhan.

L’ouverture de ces marchés spécial Ramadhan, dont le ministre compte mettre en place environ 150 à travers le territoire national, est l’élément important de la stratégie de Djellab. «Ces marchés seront réservés aux fellahs-producteurs, aux organismes régulateurs de l’Etat, aux unités de production, aux grossistes, aux importateurs qui appliqueront le prix «départ usine» aux consommateurs. Second élément de la stratégie du ministère du Commerce, c’est le contrôle tous azimuts des circuits de distribution. «Nous avons mis en place un système d’informatisation de la relevée des prix. Ces prix seront relevés par les inspecteurs au niveau des marchés de gros et de détail et dans l’heure qui suit, ils seront acheminés au niveau de la centrale (le ministère, ndlr). Une cellule fait les analyses et s’il y a des pics sur le prix, les brigades de contrôle interviendront pour constater et voir quel est le problème et s’il y a des actions de spéculation. Le principal travail de nos inspecteurs est de lutter contre la spéculation sur les fruits et légumes ou les produits agroalimentaires», dira à ce propos le ministre lors du point de presse.

Le ministre a en outre promis de visiter toutes les wilayas du pays durant le mois du jeûne. Lors de la lecture des rapports de quelques wilayas, auxquels la presse avait assisté (Oran, Tamanrasset, Blida, Constantine, Ouargla, Ghardaïa, Alger, Tlemcen), les rapporteurs (les directeurs de commerce), la première indication qui revenait systématiquement concernait le nombre d’agents affectés au contrôle. On est allé même dans le détail pour savoir le nombre de véhicules et les chauffeurs réquisitionnés à cet effet.

Il y a lieu de rappeler qu’en matière de disponibilité des légumes, ce plan de bataille est servi par une conjoncture favorable. C’est, en effet, la période des récoltes. Ce qui a influé favorablement, ces derniers jours, sur les prix des légumes.

Pour Karim Guèche, le directeur du commerce d’Alger, une probable frénésie sera constatée au début du mois du jeûne «mais les choses vont rapidement se calmer», dira-t-il.

Le ministre n’a pas manqué de mettre en garde les commerçants contre l’affichage des prix. «Nous demandons aux commerçants d’afficher les prix pour nous aider à lutter efficacement contre la spéculation.» Nous avons, par ailleurs, relevé l’optimisme des directeurs de wilaya sur la disponibilité régulière des produits de base (lait, pain, légumes et viandes). Le directeur de la wilaya de Tamanrasset, ne pouvant pas organiser des marchés de proximité à cause des aléas climatiques et des distances entre les agglomérations, a, quant à lui, promis de mettre sur pied des caravanes de commerçants.

Et la qualité ?

Un volet n’a cependant pas été abordé avec plus de détails durant cette rencontre. Il s’agit de la qualité des produits. Nous avons questionné le ministre sur la qualité des produits, surtout la volaille que des citoyens estiment bourrée d’antibiotiques et d’hormones, jugés dangereux pour leur santé. Il se contentera de dire que «le contrôle qualité se fait toute l’année. Tous les services vétérinaires notamment font leur travail, les services qualité du ministère du Commerce, aidés par les associations de consommateurs, le font également. Nous sommes en concertation avec les présidents d’associations des consommateurs et de commerçants pour faire un travail sur la qualité et les prix des produits alimentaires». On n’en saura pas plus.

Abachi L.