Commerce extérieur : Vers la création de la Chambre africaine des produits exportables

Commerce extérieur : Vers la création de la Chambre africaine des produits exportables

Trouver les mécanismes adéquats pour booster les exportations des produits locaux hors hydrocarbures principalement vers les pays africains est le thème débattu, jeudi, au cours de la première édition du Forum national de l’exportation et du commerce extérieur. La rencontre s’est soldée par la décision de créer la Chambre africaine (NA), dédiée aux produits exportables vers le continent noir.

Samira Azzegag – Alger (Le Soir) – C’est, en effet, l’une des plus importantes recommandations retenues à l’issue des travaux du forum, organisé jeudi à Alger, par la Fondation de l’innovation et des perspectives économiques Fnipec en partenariat avec la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Caci, et l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur Algex. L’Afrique est le marché naturel et constitue aujourd’hui un objectif primordial pour l’Algérie dans ses efforts d’exportation hors hydrocarbures et de diversification de son économie. Et même si les échanges commerciaux restent très faibles entre les pays du continent, estimés entre 10 et 12% en 2017, les acteurs économiques affichent leur volonté à inverser la situation.

Outre la création de la Chambre africaine, M. Hichem Saïdi, président de la Fnipec, a annoncé d’autres propositions approuvées par les participants, à savoir le lancement du centre des indicateurs économiques, la liste nominative des produits exportables, l’instauration du prix de l’exportateur africain, la mise en place d’une carte biométrique de l’exportateur et d’une carte douanière pour une meilleure visibilité dans le domaine.

Le même intervenant a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer des formations au profit des opérateurs économiques, désirant s’inscrire dans cette démarche. Il a appelé, par ailleurs, à l’assouplissement des procédures administratives, qui entravent les industriels en quête de marchés internationaux.

«Exportateurs, acheteurs, banques, douanes, logisticiens doivent se mettre au diapason du monde pour s’intégrer dans la globalisation. C’est aussi une opportunité pour débattre et enrichir la stratégie nationale de l’exploitation lancée par le ministère du Commerce», a souligné le président de la Fnipec, concluant que «tous les efforts consentis pour accompagner et soutenir les opérateurs économiques dans l’exploitation ont pour objectif majeur de donner aux produits made in Algeria une place sur le marché mondial».

Chafik Chetti, directeur général de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) a développé les trois axes à respecter, afin d’atteindre l’objectif principal, à savoir s’imposer sur le marché africain. Il s’agit en premier lieu de présenter nos produits et de les promouvoir. En deuxième lieu, créer un cadre législatif d’accompagnement des entreprises nationales, publiques et privées, relevant la mise en service de quelques comptoirs, représentant une plateforme d’échanges à l’international.

En dernier lieu, exhorter les intervenants dans la chaîne des valeurs à respecter les normes. Selon lui, l’Afrique est «notre espace naturel», notamment les pays subsahariens d’où «la forte présence des diplomates africains au forum». Très optimiste, il annonce l’ouverture d’autres comptoirs à l’avenir en Asie et Amérique latine, «mais l’essentiel est l’adhésion des entreprises à cette politique mise en place depuis quelques années», a-t-il dit.

Ali-Bey Nasri, président de l’Association algérienne des exportations — Anexal — est revenu, entre autres, sur les entraves administratives qui freinent les exportations à l’instar de l’absence d’un accompagnement bancaire et le manque de logistique adéquate pour une meilleure exportation, soulignant au passage la qualité des produits algériens, en particulier les produits agricoles.

Rencontré en marge de la manifestation, Mohamed-Amine Boussabat, conseiller économique auprès de l’ambassade de la République tunisienne à Alger, a estimé que la coopération entre l’Algérie et la Tunisie se fait sur la base d’un partenariat gagnant/ gagnant sur le plan d’importation et exportation. Dans ce sens, il a déclaré que «l’Algérie est le partenaire économique stratégique de la Tunisie. Il est le 4e client et 7e fournisseur de la Tunisie».

Les exportations algériennes vers la Tunisie concernent à hauteur de 86% les hydrocarbures et 14% les produits hors hydrocarbures (agroalimentaires comme les boissons et produits d’emballage, les produits électroménagers…) et les importations de la Tunisie sont focalisées sur les industries mécaniques et électriques (ciment, semi-remorques, aluminium, emballage, pièces mécaniques…).

Il est à noter que la majorité des intervenants ont misé sur l’augmentation des échanges commerciaux avec l’Afrique, notamment les pays subsahariens.

S. A.