Les différents acteurs intervenant dans le commerce extérieur se sont accordés pour dire que les exportations algériennes hors hydrocarbures restent toujours timides, soulignant la nécessité d’assoir une stratégie nationale de développement des exportations.
L’Agence nationale du développement des exportations Algex a fêté, aujourd’hui au niveau de son siège, son dixième anniversaire. A cette occasion, un riche débat sur les exportations a été organisé avec tous les acteurs intervenant dans le commerce extérieur, à savoir les responsables du ministère du Commerce, les associations exerçant dans ce domaine et les opérateurs économiques.
Dans son allocution, le nouveau Secrétaire général du ministère du Commerce, El-Hadi Makboul, a indiqué que le développement, la promotion et la diversification des exportations constituent pour l’économie nationale une nécessité objective «compte tenu de notre dépendance à l’égard des hydrocarbures et de notre situation de mono-exportateur». Il a rappelé qu’en effet les exportations hors hydrocarbures ont oscillé, au cours des dernières années, entre 1,6 à 2 milliards de dollars par an, représentant moins de 3% des exportations totales annuelles de notre pays.
Il a signalé que la volonté des pouvoirs publics est de tout mettre en œuvre en vue de réunir les conditions favorables pour faciliter l’acte d’expropriation. «Néanmoins, il y a lieu de souligner que même si les pouvoirs publics ont la responsabilité, totale et entière, de mettre en place un environnement favorable, l’exportation est d’abord l’affaire de l’entreprise elle-même», a-t-il ajouté.
Partant de ce constat, il a estimé qu’il faut envisager la question du développement des exportations sous l’angle de la mise à niveau technologique et managériale de nos entreprises tant publiques que privées, de l’amélioration du climat des affaires et d’un soutien effectif à la politique d’exportation. Il a, en outre, noté qu’en dépit du capital expérience accumulé par l’Algex, qui lui a permis de se positionner comme un véritable instrument de promotion du produit national à l’export, celle-ci, doit redoubler d’efforts pour arriver à une meilleure connaissance et une forte maitrise des marchés extérieurs et accorder un véritable soutien aux exportations nationales. Pour sa part, le nouveau directeur général de l’Algex, Boukhalfa Khemnou, a affirmé que «le développement de nos exportations hors hydrocarbures exige une mobilisation et un effort national dans lequel toutes les parties de la société algériennes doivent s’impliquer».
De leur côté, les responsables des associations des exportateurs ont dressé un bilan négatif sur l’état des lieux du secteur des exportations en Algérie.
Ils ont soulevé les différents problèmes auxquels font face les exportateurs algériens, des problèmes qui datent de plus de 20 ans, selon eux. Ils ont cité, entre autres, les blocages administratifs et les contraintes douanières, les problèmes de financement et notamment ceux liés à la logistique, des problèmes que les opérateurs ont affirmé dans leurs témoignages sur place.
«L’export se porte très mal», a indiqué sur un air de dépit, Samail Lalmas, président de l’association national Algérie Conseil Export. Il a fait remarquer que rien ne se fait pour booster l’exportation des produits algériens. Il ajoutera que «tout est exportable» chez nous, rejetant l’idée que la production nationale ne réponde pas aux normes internationales. Il a, par ailleurs, appelé à mettre en place une stratégie nationale de développement des exportations.
Même son de cloche chez le président de l’association des exportateurs algériens, Ali Bey Nasri, qui estime que «la volonté politique d’exporter s’affirme ou elle n’existe pas». Selon lui, il y a assez de textes législatifs, mais sur le terrain c’est une autre réalité.
Il a été également préconisé, la certification des produits nationaux, la concertation entre les différents acteurs pour booster l’activité d’exportation, la création d’un Conseil national à l’exportation, la désignation des représentants de la Chambre nationale de Commerce et de l’Industrie (Caci) et de l’Algex, dans les pays ciblés par les exportations algériennes.
Lahcene Brahmi