Commerce extérieur : Une chute des importations et des explications

Commerce extérieur : Une chute des importations et des explications

Le gouvernement a su frei-ner l’avalanche des importations. C’est ce qu’affirme le directeur du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes.

«Les importations de l’Algérie en 2009 ont accusé un léger repli de 1% en s’établissant à 39,1 milliards de dollars, soit une baisse de la facture des importations de plus de 17,30 milliards de dollars, si l’on se réfère à la tendance haussière des importations suivie ces dernières années», a soutenu le directeur du Cnis, M. Hocine Houri, cité par l’APS.

Explication de ce dernier: «Les importations de l’Algérie ont augmenté de 27% en 2007 pour totaliser 27,63 milliards de dollars et de 42,88% en 2008 (39,48 milliards), et à partir de cette tendance haussière, elles auraient dû atteindre 56,40 milliards de dollars, en hausse de 17,30 milliards de dollars, fin 2009».

Ainsi, de l’avis du DG du Cnis, la réaction du gouvernement, rendue nécessaire vu le risque qui planait sur l’équilibre de la balance des paiements, a eu raison de la progression des importations.

Il faut dire que les mesures de confinement prises par le gouvernement ont commencé dès l’été dernier avec la taxe sur l’importation des véhicules (près de 3 milliards de dollars en 2008) et l’interdiction de l’importation des médicaments fabriqués en Algérie.

Une réglementation très stricte de la procédure d’importation est arrivée à la fin de l’année avec, comme mesure spectaculaire, l’obligation pour les entreprises étrangères importatrices d’ouvrir leur capital à hauteur de 30% pour des actionnaires algériens. «Toutes ses mesures de «freinage» auront finalement, de l’avis de M. Houri, réussi à contenir l’expansion des importations».

Hormis les biens d’équipements, qui représentent plus de 39% du total de la valeur des importations, qui ont progressé de 15,1% en 2009, imputable à la dynamisation de l’investissement du secteur industriel, selon le responsable du Cnis, les autres groupes de produits ont accusé une baisse, notamment les produits destinés à la revente en l’état, qui représentent 30,45% du total, avec -16,2%, passant de 14,2 milliards de dollars à 11,9 milliards de dollars.

Les importations de blé, du lait, des véhicules, des médicaments et des matériaux de construction se sont contractées en valeur de près de 30% par rapport à 2008.

«Cette baisse est liée surtout à l’impact des mesures prises par le gouvernement.

Il s’agit notamment de la généralisation de l’utilisation de la carte magnétique du Numéro d’identification fiscale (NIF)», explique le directeur du Cnis.

Cette procédure a permis «un meilleur échange d’informations, une facilité dans les contrôles fiscaux et un assainissement du fichier. Les services du contrôle ont effectué plus de 19.400 interventions en 2009, contre plus de 23.100 en 2008, soit une baisse de 15,87%, dont 1.316 concernent le secteur public (-12,73 %) et plus de 18.150 pour le privé (-16,09%). A signaler qu’un observatoire a été installé au niveau des Douanes pour mener traquer les opérations d’importations douteuses et de saisir les organes de contrôle habilités.

Cette structure a mené, depuis son installation, des contrôles, touchant notamment des produits de large consommation à limage des céréales et du lait.

Cet organisme assure également le contrôle à l’aide du Système d’information et de gestion automatisée des Douanes (SIGAD) permettant de traquer les utilisations frauduleuses des registres du commerce et de fausses domiciliations bancaires des opérations, et de la gestion des grilles de sorties du port, afin de s’assurer que la marchandise a emprunté le circuit réglementaire de son dédouanement.

M. Houri a, enfin, affirmé que «le dispositif de contrôle sera davantage renforcé grâce à une meilleure coopération entre les différentes institutions (ministère du Commerce, Banque d’Algérie et services des Impôts), notamment avec la généralisation du NIF. Une telle coopération permettra, du coup, de générer des recettes douanières nettement plus importantes».

«Des recettes douanières qui avaient atteint 459 milliards de DA en 2009, contre 440 milliards de DA en 2008, en hausse de 4,46%», selon le CNIS.

Amine. L