L’entrée en vigueur des licences d’importation a eu pour conséquence le blocage automatique de toute opération d’import de trois produits soumis à cette nouvelle disposition du commerce extérieur.
En effet, l’automobile, le ciment et le rond à béton sont suspendus d’importation et cette mesure durera tant que les quotas n’ont pas été définis par une commission interministérielle chargée de distribuer les autorisations d’importation. Cette instance gouvernementale dispose de trois semaines pour répondre aux demandes introduites par les importateurs.
Il faut savoir que même si ces derniers sont connus des services du commerce, il demeure que leur nombre est conséquent. De plus, le ministère du Commerce a décidé de ne plus traiter les dossiers selon le principe du «premier arrivé, premier servi», jusqu’à épuisement de la quantité soumise à licence.
L’approche choisie est plus complexe et repose sur une multitude d’indicateurs, ce qui rend plus complexe la mission de la commission interministérielle. Ajouté à cela, le caractère «nouveau» de cette opération, la crainte de voir les délais dépassés par ladite commission est réelle. En attendant, les banques commerciales ont reçu une instruction émanant de la Banque d’Algérie et de l’Abef, leur demandant de ne plus accepter les domiciliations bancaires pour ces trois produits.
Le ministre du Commerce, qui s’est exprimé récemment sur la question semblait serein et a énuméré un certain nombre de critères devant présider au «poids» de chaque licence. Il est cependant entendu que de gros intérêts sont en jeu pour les trois produits, précisément.
Les importations de ciment, de rond à béton et de véhicules se montent, en effet, en milliards de dollars. Le gouvernement veut «raboter» sur ces trois importantes position d’import, mais saura-t-il faire la part des choses et ne pas provoquer de mécontentement? Connaissant les milieux d’affaires nationaux, il est difficile de répondre positivement à cette question.
Une polémique en perspective autour d’accusations de favoritisme et autres passe-droits? Certainement.
Il reste que le plus important, pour l’heure, est que la suspension des importations dure le moins longtemps possible.