Sans surprise, la facture d’importation des laits et produits laitiers, sucre et légumes secs a connu une hausse durant l’année 2017, selon les statistiques des Douanes rendues publiques hier. A lui seul, le groupe des produits alimentaires a augmenté à 8,44 milliards de dollars durant l’année 2017 (contre 8,22 milliards de dollars en 2016), soit une hausse de près de 2,6%.
Dans le détail, le Centre national de l’information et des statistiques des Douanes (Cnis), et si sur les principaux produits alimentaires, seules les importations des céréales et des viandes ont enregistré une baisse, lait et produits laitiers ont coûté à l’Etat 43,11% plus cher, la facture s’établissant à 1,41 milliard de dollars en 2017 contre 985,1 millions de dollars un an plus tôt. Pour leur part, les céréales (blé dur, tendre…), semoule et farine ont été importées pour un montant de 2,77 milliards de dollars contre 2,81 milliards, en baisse de 1,34% alors que les viandes ont été importées pour 188,47 millions de dollars contre 233,34 millions de dollars, soit une diminution de 19,23%. Fini pour les baisses car une tendance haussière est constatée pour les légumes secs dont les importations se sont chiffrées à 450,5 millions de dollars contre 356,82 millions de dollars, en hausse de 26,25%. Quant à la facture d’importation des sucres et sucreries, elle a atteint 1,03 milliard de dollars contre 912,25 millions de dollars, en hausse de 13,4%. Pour le café et le thé, ils ont été importés pour un montant de 423,3 millions de dollars contre 396 millions de dollars, soit une augmentation de près de 7%.
Pour rester dans l’alimentaire, les huiles destinées à l’industrie agroalimentaire (classées dans le Groupe des biens destinés au fonctionnement de l’outil de production), ont été importées pour 850,16 millions de dollars contre 704,52 millions de dollars, en hausse de 20,7%. Résultat des « courses », la facture globale du Groupe des produits alimentaires et des huiles destinées à l’industrie alimentaire a coûté 9,3 milliards de dollars en 2017 (contre 8,92 milliards en 2016). Hors alimentaire, c’est la facture des médicaments qui continue de baisser, passant à 1,89 milliard de dollars contre 2,02 milliards, en baisse de 6,4%.
Pour rappel, un décret exécutif portant désignation des marchandises soumises au régime des restrictions à l’importation a été publié au premier Journal Officiel de l’année 2018. Ce texte législatif note que les produits concernés « sont temporairement suspendus à l’importation jusqu’au rétablissement de l’équilibre de la balance des paiements ». Au nombre de 851, ces marchandises relèvent de 45 catégories de produits. Il s’agit essentiellement de fruits secs, des fromages (produits finis), des fruits frais (à l’exception des bananes), des légumes frais (sauf l’ail), des viandes (à l’exception des viandes bovines), du thon, des dérivés du maïs, des préparations de viande, des chewing-gums, des bonbons et chocolats, des pâtes alimentaires, des viennoiseries, des dérivés de céréales, des conserves de légumes, des tomates préparées ou conservées, des confitures, des gelées, des fruits conservés, des préparations alimentaires, des eaux minérales, du ciment, des détergents, des produits plastiques finis et semi-finis, des produits hygiéniques, du marbre et du granite, du papier hygiénique, des tapis, de la céramique finie, des glaces et verres, des moissonneuses-batteuses, des articles de robinetterie, des fils de câbles, des meubles, des lustres, des articles électroménagers et des téléphones mobiles. Outre la suspension d’importation de ces 851 produits, des mesures à caractère tarifaire ont été instaurées dans le cadre de l’encadrement des importations.

Prévues par les dispositions de la loi de finances pour 2018, ces mesures portent sur l’élargissement de la liste des marchandises soumises à la Taxe intérieure de consommation (TIC) au taux de 30%, pour 10 familles de produits finis et s’ajoute le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis.