Commerce et loisirs : des suisses misent sur l’Algérie

Commerce et loisirs : des suisses misent sur l’Algérie

Annoncé fin 2007, le projet de grand centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar est achevé. Il est le plus grand d’Algérie et du Maghreb. Ses promoteurs suisses ont bénéficié d’une belle assiette foncière et du soutien des pouvoirs publics.

A partir d’aujourd’hui, quelques 40 000 visiteurs y sont espérés quotidiennement. A leur disposition, sur environ 45 000 m², un hypermarché « Uno » de 7 200 m², une centaine de magasins aux enseignes réputés, des restaurants…et plus tard, huit salles de cinéma en multiplex.

L’ouverture des huit salles de cinéma (1 400 sièges) devrait intervenir à l’automne, à l’issue des discussions en cours avec des représentants du ministère de la Culture au sujet de questions techniques relatives à la projection de films autres qu’en système numérique, a-t-on appris.

A coté de ce loisir, le Centre commercial de Bab Ezzouar dispose d’un bowling, d’un espace de jeux pour enfants et de restaurants divers. La clientèle attendue aura l’embarras du choix des marques : Benetton, Lacoste, Timberland, Geox, Fashion Planet, Sergent Major, Jules, Nike, Guy Degrenne…Selon les concepteurs de ce temple de la consommation, avec l’hypermarché très achalandé « Uno » (filiale du groupe Cevital), il y en a pour toutes les bourses. Un parking de 1 700 places ainsi que 20 000 m² de bureaux font partie de cet ensemble immobilier commercial situé à quelques minutes de l’aéroport International Houari Boumediène et à une vingtaine de minutes d’Alger-centre.

Le CPA cofinance

Au cours d’une rencontre avec la presse hier, le président de la Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA) et Managing Director de Valartis Asset Management, Alain Rolland, a souligné que le nouveau quartier d’affaires d’Alger à Bab Ezzouar – dans lequel se trouve le nouveau centre commercial – « fait partie des grands projets de Son excellence le président de la République ». Au départ, durant l’été 2007 naissait la Spa ‘Société des centres commerciaux d’Algérie’ (SCCA) avec un capital de 10 millions de dinars, soit 149 000 dollars.

Il se répartissait entre Jelmoli SA (45%) et deux sociétés basées à Genève : Darsi Investment (35%) et Valartis International (20%), cotées à la Bourse suisse. Aujourd’hui, Valartis Group est l’investisseur principal, souligne-t-on et « Valartis Asset Management » promoteur et gestionnaire du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar. En tous cas, l’investissement, « à 100% suisse» souligne-t-on, atteint les 7 milliards de dinars, soit environ 70 millions d’euros. C’est l’investissement le plus important de la Suisse en Algérie. Sur ce montant, les argentiers du lac Léman ont mis en fonds propres 44% pour la réalisation du centre de Bab Ezzouar et la différence, soit 56%, a été financée par le Crédit Populaire d’Algérie (CPA) au titre d’un emprunt à moyen terme, a indiqué Mr Alain Rolland.

La question de la franchise

En dehors de cette enveloppe, selon une estimation du promoteur, l’aménagement des commerces, qui est à la charge des locataires, s’élève à environ 2,5 milliards de dinars soit prés de 25 millions d’euros. Quelques commerçants ont calculé que leur retour sur investissement pourrait se faire au maximum sur deux années.

Pour l’ensemble de cette réalisation, mille cinq cents emplois ont été créés et la SCCA se prépare à engager un chantier similaire à Oran ou elle a obtenu un terrain, proche de l’aéroport et du centre -ville.

Désormais, le Centre commercial et des loisirs de Bab Ezzouar sera le lieu de concentration du plus grand nombre de marques internationales. Les partenaires locaux seront-ils franchisés ou non ? La réglementation serait trop rigide en particulier concernant le transfert des royalties du franchiseur.

Alors, ils se contenteraient d’importer ces marchandises en tant que « représentant ». Une formule qui ne les exonère pas d’une redevance incluse dans le coût des marchandises. Dans une conjoncture marquée par une rigueur officielle dans la gestion des transferts de devises à l’étranger, il n’est pas exclut que cette question revienne sur le tapis, bientôt.