Commerce de la friperie ,Marchands et importateurs reviennent à la charge

Commerce de la friperie ,Marchands et importateurs reviennent à la charge

Une cinquantaine de personnes, dont des importateurs et représentants des marchands de la friperie, ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la Maison de la presse Tahar-Djaout (Alger).

Les contestataires réclament l’annulation de la décision d’interdiction d’importation de la friperie. Ils scandaient : «On demande la révision de cette loi». Selon eux, cette loi «discriminatoire» pénalise plus de 50 000 commerçants légaux dont la majorité dispose de registre du commerce.

Déplorant les conséquences néfastes d’une telle décision, un protestataire, père de cinq enfants, s’interroge sur le sort de sa famille en cas de l’application de cette loi qu’il qualifie d’abusive. «Combien de familles vivent de ce métier ?» s’interroge ce propriétaire d’un magasin de friperie, venu d’Oran. Saïd, un fournisseur de vêtements usagés, exerçant à Tébessa, affirme :

«Ce métier que j’exerce depuis 15 ans est mon gagne-pain.» Ce père de six enfants ajoutera : «S’ils décident de le supprimer alors qu’ils nous trouvent (les autorités publiques) une solution.» «Qu’ils nous proposent alors donc l’alternative en cas de mise en application de cet article», réclame le propriétaire d’une usine de traitement de «chiffons», originaire de Souk-Ahras.

Ce dernier dénonce les répercussions d’une telle décision qui exposera au chômage plus de 3200 employés déclarés et la fermeture de 80 usines.

D’après lui, plusieurs boutiques ont été déjà fermées depuis l’adoption du projet de loi de finances 2012. D’autres pointent du doigt le Parti des travailleurs d’être derrière l’abrogation de l’article 27 de la loi en question. «Ils veulent nous saboter», protestent-ils, sous prétexte que cette mesure contribuera à l’encouragement de la production nationale, à savoir l’industrie textile. «Mais de quelle production parlent-ils ?» dira un protestataire sur un ton ironique.

«Il n’y a aucune usine qui marche.» Intervenant pour le calmer, un autre dira : «Nous ne sommes pas ici pour entrer dans des conflits politiques mais pour réclamer seulement nos droits.» Déterminés à aller jusqu’au bout, les contestataires parlent d’autres mouvements en prévoyant des sit-in hebdomadaires.

D’ailleurs, un rassemblement est prévu demain devant la présidence à El Mouradia, où les contestataires sont décidés à faire entendre leurs voix. Pour rappel, un article de la loi de finances 2012, qui énonce clairement l’interdiction de l’importation de la friperie, a été adopté par l’APN le 30 novembre dernier.

Karima Adjemout