Le ministre du commerce, Bakhti Belaïd, a révélé, dimanche, que sur les quelque 60 milliards de dollars du volume global des importations, environ 30% ont fait l’objet de transferts illicites de devises.
Bakhti Belaïd, qui s’exprimait sur les ondes de la radio nationale, a relevé que le taux « délinquance économique » est très élevé dans la sphère marchande en Algérie.
Le ministre n’a pas manqué de préciser que contrairement à l’idée largement répandue, les entreprises étrangères sont moins impliquées dans les transferts illicites de fonds tout en soulignant que l’ampleur de l’implication des opérateurs nationaux est « inquiétante » à travers notamment des sociétés écrans au sein desquelles « ils sont en même temps acheteurs et vendeurs ». Et ce sont eux mêmes qui fixent les prix à leur guise.
Rien que durant le premier semestre 2015, plus de 24.000 constats d’infraction, ont été établis pour plus de 40 milliards de dissimulations du chiffre d’affaires, selon les chiffres du ministre. Il a précisé que comme conséquence de ces infractions, quelque 24.000 tonnes de marchandises ne répondant pas aux normes sont bloquées aux frontières en attendant l’aboutissement des plaintes déposées contre plus d’une centaine d’importateurs indélicats.
Abordant la décision arrêtée mercredi dernier par le gouvernement d’instaurer des licences d’importation sur une quinzaine de produits phares, pesant lourdement sur la balance des paiements, Belaïd a affirmé que « les transactions effectuées par certains opérateurs économiques donnent souvent lieu à une grande spéculation ».
Néanmoins de l’avis du ministre le dispositif en question, qui sera mis en œuvre en 2016, va permettre de mieux organiser la transparence et de vérifier notamment que les opérateurs ont réellement répercuté sur le marché national les prix des produits acquis à l’étranger.
